Avant de donner du fil à retordre à Spider-Man (dans le troisième opus de la saga de Sam Raimi), le célèbre symbiote Venom avait déjà fait régner la terreur dans le Japon féodal, combattant alors la princesse Mononoké et ses amis les bêtes. On apprends ainsi que l'entité extraterrestre parasitait des sangliers géants en ces temps reculés, mais aussi que le premier humain à en avoir fait les frais fût le jeune Ashitaka...
Mais revenons à un ton plus sérieux.
Ce long-métrage est un pur joyau de l'animation japonaise, mais aussi de l'animation tout court (il vaut largement les meilleurs Disney). Hayao Miyazaki signe ici une fable grandiose, épique et attachante, grâce à un scénario captivant traitant de façon subtile de l'écologie, des personnages bien écrits, des décors enchanteurs, mais surtout un bestiaire de créatures étonnantes (l'esprit de la forêt et les intrigants Sylvains sont les plus marquantes) qui s'admirent les yeux grands ouverts. Celles-ci font d'ailleurs un peu penser aux animaux des planètes Aldébaran et Bételgeuse, mises en images par Léo dans ses bandes dessinées cultes (dont je ne saurais que trop vous conseiller la lecture).
J'émettrai seulement une réserve concernant le message féministe du film, du moins pour un personnage en particulier, car les autres héroïnes sont plutôt réussies. Il est question de la femme qui traite tout le temps, et de vive voix, son mari d'"imbécile" et d'"idiot". S'il faut être grossière, bruyante et dédaigneuse pour devenir l'égale de l'homme, alors ce n'est pas gagné...
Malgré ses deux heures largement dépassées, ce long-métrage ambitieux n'ennuie pas une seule seconde grâce à son rythme admirablement bien soutenu. Cela jusqu'à un final tellement animé et palpitant, qu'il vous en coupe littéralement le souffle. Princesse Mononoké est un film d'animation de très grande qualité, tout aussi efficace sur le fond que sur la forme. Un vrai plaisir de cinéphile, qui fait toujours autant vibrer et frissonner après plusieurs visionnages.