Sorti sur nos écrans au début du mois d'octobre 2013, Prisoners est le dernier long métrage en date du réalisateur Canadien Denis Villeneuve. Prisoners est également le premier thriller réalisé par Villeneuve, ce dernier n'ayant réalisé jusqu'à lors que des films dramatiques. Le premier à être diffusé au cinéma tout du moins ! Enemy, qui n'a pour le moment uniquement eu qu'une diffusion au festival du film de Toronto, a été réalisé avant Prisoners et ne possède pas encore de date de sortie hormis en Espagne, le 28 février, et au Canada, le 14 mars.
Fort de son casting hors norme avec notamment Hugh Jackman et Jake Gyllenhaal, Prisoners est rapidement devenu un film attendu par les nombreux fans du genre. Il faut dire que la campagne marketing nous promettait énormément de choses, notamment le fait que nous allions nous retrouver avec une nouvelle référence à la hauteur du cultissime Le Silence Des Agneaux. Avec de telle promesses, l'attente ne pouvait qu'être grande.
L'histoire débute à Boston, alors que deux familles bien sous tout rapport se retrouvent afin de célébrer Thanksgiving dans la joie et la bonne humeur. La journée se déroulait à merveille jusqu'à ce qu'un drame se produise. Les deux petites filles, Joy et Anna, semblent avoir disparues. Les recherches s'organisent sans tarder et bien vite la fugue n'est plus une possibilitée. Cette disparition est du à un kidnapping. Se sentant impuissant face à tout cela, Keller, le père de la petite Anna, va s’impliquer de tout son être dans la recherche de sa fille, quitte à faire ce qu'il n'aurait jamais imaginé faire un jour.
En parallèle de cela, nous suivons l’enquête menée par l'inspecteur Loki, lui aussi à la recherche des deux gamines. Un enquête qui va le conduire dans les profondeurs les plus sombres de la psyché humaine.
Autant aborder tout de suite l'un des deux points négatifs du film : son scénario qui n'a rien de bien original. Heureusement que ce n'est pas sur cet élément qu'il faut s'attarder. Le film arrive à s'en sortir surtout grâce à son ambiance. Celle d'un film très sombre, de part son récit, et de part la réaction des différents personnages. Le film nous plonge dans le quotidien de ces deux familles à qui l'on a retiré leur enfant. Un quotidien dramatique qu'il est difficile d'ignorer tant le jeu des acteurs est bouleversant.
Mais n'oublions pas que Prisoners est également un thriller. Si Denis Villeneuve a déjà prouvé qu'il était capable de réaliser des films dramatiques de grande qualité, il prouve également que s'éloigner de son genre de prédilection n'est pas un problème. Car au-delà du drame que vivent les personnages, il y a une réelle tension qui plane sur l'ensemble du film. Une tension qui est dû à la recherche des deux fillettes disparues et à l’enquête afin de déterminer si oui, ou non, le principal suspect de l'affaire est le véritable kidnappeur.
Une fois encore, la réussite de cet aspect doit énormément à l’ambiance obtenue par le réalisateur. Notamment grâce aux décors à la fois beaux et déshumanisés de la région dans laquelle se déroule l'histoire. La réalisation y est également pour beaucoup. Une réalisation sobre et sans artifice qui met en avant le réalisme du récit, ainsi que la violence dont est capable le personnage de Keller afin de retrouver sa fille. Une violence tantôt visuelle, tantôt psychologique, qui ne laissera personne indemne.
Mais le résultat n'aurait sans doute pas été aussi agréable sans les acteurs choisis pour, littéralement, donner vie aux personnages. J'ai déjà parlé de Hugh Jackman et de Jake Gyllenhaal, mais il ne faudrait surtout pas oublier l'ensemble de la distribution. Terrence Howard, Nancy Birch, Maria Bello et Paul Dano y sont également extraordinaire. Chacune de leurs apparitions apportent énormément au film et leurs personnages sont superbement écrits.
Comme dis un peu plus haut, Prisoners souffre de deux défauts. Le premier, son scénario peu original, a déjà été abordé. Le second quant à lui, est que la dernière partie de film est un peu expéditive, notamment en ce qui concerne la fin, qui arrive de manière très brutale sans que l'on s'y attende vraiment. Quand on y réfléchit bien, cela colle plutôt bien avec le côté brut de décoffrage de l'ensemble du long métrage. Mais il n’empêche que cela perturbe.
Mais il va de soi que ce n'est qu'un détail. Un détail qui est bien loin de me faire oublier que j'ai vécu plus de deux heures intenses et bouleversantes. Prisoners est une réussite par bien des points déjà exprimé plus haut. Un film à la hauteur des promesses que l'équipe en charge du marketing nous a faite. Sans aucun doute l'un des meilleurs films de l'année 2013.