L'histoire de jeunes loosers dénoués de toute morale en quête d'amusement et de sexe. Film minable!
"Projet X" est ni plus ni moins l'histoire de jeunes gamins, loosers et dénoués de toute morale, qui vont organiser une big party dans le seul but de s'amuser et de 'baiser' à droite à gauche. La fête va finir par dégénérer pour devenir hors de contrôle à la fin. Si le réalisateur Nima Nourizadeh essaye par là de porter un regard critique sur notre société et en particulier les jeunes d'aujourd'hui, eh bien il fait tout le contraire ! Ce film est un ramassis de conneries, de blagues de sales gosses et nous montre la marche à suivre pour devenir un moins-que-rien. Démonstration :
En soi, le principe de la fête qui tourne mal et qui dépeint les travers de la jeunesse d'aujourd'hui est un thème parfaitement bien approprié pour notre époque et tout à fait sensé. D'ailleurs, le film reflète parfaitement la mentalité de bien des jeunes d'aujourd'hui. Le problème, c'est que Nima Nourizadeh est tout le contraire d'un réalisateur visionnaire. Plutôt que de porter un regard critique, l'ensemble du film nous balance des images de fête dans un style clipesque, en tempo sur des musiques pop/electro, qui produisent chez le spectateur l'effet inverse de celui escompté. Beaucoup de spectateurs lambdas sortiront de ce film en se disant "c'était cool", "c'était stylé" ou d'autres idioties du genre. Dans "Projet X", il n'est pas question de se demander ce qu'il faut retenir du film, mais bien ce qu'il ne faut PAS en retenir !
"Projet X" est un film fait pour les jeunes adolescents, et c'est justement à ce public que le film devrait être interdit (d'ailleurs, il vaut bien sont 'R-rated'). Le San Francisco Chronicle présente bien la donne : "Avec la plupart des films, la question pour les spectateurs est: qui devrait le voir ? Avec 'Projet X', la question la plus urgente est: qui ne devrait pas le voir ?" En effet, le film raconte une histoire que beaucoup de jeunes âgés de 16-17 ans aimeraient vivre une fois dans leur vie, cette notion du "devenir apprécié et acclamé par son entourage, à l'école ou ailleurs, devenir la star qui attire tous le monde, amis et filles" mais "Projet X" est loin d'être le remède à ces rêveries et à la libido des ados.
Tout ce que le film nous montre, ce sont des jeunes qui font la fête, dansent, se droguent, se déshabillent et couchent avec le premier venu. Et c'est à cette bande de personnages tous plus impersonnels et mal-interprétés les uns que les autres que les spectateurs sont sensés s'identifier. Le réalisateur nous présente une brève histoire d'amour entre le protagoniste principal (celui qui fête son anniversaire) et l'une des filles, 'différente' des autres, pour essayer de nous montrer d'autres valeurs que la 'party-attitude' mais il faut croire que lui-même n'avait pas vraiment l'air d'y croire en insérant cette sous-histoire ridiculement mal foutue... Pour un film moralisateur, c'est loin d'être réussi !
Le film n'est ni vraiment une comédie (le film ne fait jamais rire) ni vraiment un drame ("c'est la fête, on baise, c'est fun"). On pourrait même dire que ce n'est pas vraiment du cinéma. La façon dont les scènes sont filmées n'a rien de professionnelle. Le côté "found footage" est un peu mal foutu et d'ailleurs en partie amateur (étant donné que certains plans sont filmés à l'aide d'iPhones par les figurants). La caméra bouge tout le temps et le personnage derrière la caméra est tout sauf un jeune normal ou encore un personnage intéressant. D'ailleurs, s'il est le seul à filmer au début, le film devient progressivement multicaméra. Quitte à avoir créé ce personnage, autant le développer correctement, et ne pas en faire juste l'observateur de tous ces événements.
Et, bien entendu, lorsqu'il est vraiment question de démontrer les revers de la société, Nima Nourizadeh part dans un spectacle hollywoodien complètement fantaisiste et discréditant en nous montrant un nain projetant une voiture dans la piscine, des jeunes s'attaquer aux flics comme si c'étaient des révolutionnaires anarchistes, ou encore un taré avec un lance flamme qui met le feu à tout un quartier pour récupérer son nain de jardin. Les scénaristes n'avaient peut-être plus d'idées pour prolonger le film, lequel n'en fini d'ailleurs jamais, quitte à nous proposer une bonne dizaine de séquences finales pré-crédits s'enchaînant à la queu-leu-leu. Mais l'élément le plus révoltant, débile et scandaleux de toute cette histoire, c'est le discours moralisateur du père à la fin. Si ce-dernier se montre dans un premier temps sévère face à son fils qui a mis à sac toute la maison avec sa fête, c'est limite s'il ne le félicite pas après d'avoir pu rassembler une aussi grand quantité de personnes à sa fête. Voilà bien le pire père du monde et le pire moralisateur pour un film tel que celui-ci !
L'ensemble de ces constats nous porte à croire que le réalisateur ne savait pas vraiment ce qu'il voulait et que, sans doute amateur de 'big parties', il a préféré mettre l'accent sur les scènes de fête avec des musiques commerciales à la mode (Kid Cudi, Yeah Yeah Yeahs, Pitbull, Wale, Snoop Dogg...) et des images attrayantes, 'hots', ralenties et autres. Film minable !