Il était une fois, les vraies fausses origines d’Alien

En 1979, Ridley Scott bouleversa le cinéma de science fiction avec Alien, le huitième passager. Succès oblige, ce premier opus donnera naissance à trois autres films réalisés respectivement par James Cameron, David Fincher et Jean-Pierre Jeunet, dont le dernier sortira en 1997. 2012 marquera le retour de Ridley Scott aux commandes. Cette fois, pas de suite à la saga mais un préquel (ou une préquelle), censée remonter aux origines des xénomorphes. La nouvelle de la date de sortie ne tarda pas à exciter les aficionados. Mais ce qu’ils allaient découvrir en visionnant ce film, allait bientôt faire l’effet d’une bombe…


Dans l’espace, personne ne vous entendra…ronfler


Il n’aura fallut que 2 petites minutes pour que Ridley Scott réduise à néant sa propre saga. Un vaisseau arrive sur Terre déposant quelqu’un s’approchant d’une cascade puis ôtant sa capuche. C’est un humanoïde albinos à la musculature de rêve fabriquée en mousse, qui se sacrifie tout de slip kangourou vêtu, en avalant une sorte de mixture noire répugnante et pas vraiment comestible si on en voit les résultats la seconde d’après. Notre albinos se dissout, répandant tout son ADN dans l’eau. Ca c’est l’effet...ralgan. Wouah, ça va être quoi la suite parce que j’ai hâte ! (sarcasme). Attendez, le meilleur de tout c’est qu’on se rend compte que cet humanoïde de 3mètres de haut appelé « Space Jockey », possède le même ADN que l’être humain, sauf qu’il est plus puissant et plus évolué. En répandant son ADN dans l’eau sur la planète Terre, on ne tarde pas à comprendre que cet ADN aura pour conséquence de créer une nouvelle forme de vie : L’HOMME. TIN TIN TIIIINNNNN. Vous voyez le rapport avec Alien ? C’est des origines des Alien dont on est supposé parler, pas des origines de l’homme même si on se doute que tout ça sera finalement lié.


La suite ne sera pas mieux et sans vous spoiler l’intrigue, vu le flot d’incohérences déversées dans ce film, les fans de la saga Alien finiront chauve à force de s’arracher les cheveux pendant 2heures. Notre pauvre saga va être dénaturée. Mention spéciale au maquillage tout à fait crédible de Guy Pierce, 45 ans, supposé jouer un mec de 100ans (sarcasme Bis répétita). Et dire qu’on osait dire que les Alien Vs Predator étaient incohérent vis-à-vis de la saga Alien. Dans Prometheus, il ne reste plus rien d’Alien, mise à part l’équipage en biostase, les xénomorphes, et les facehuggers.


Plus de sensation de claustrophobie et de mystère, plus de lumière hyper glauque, plus de silence de mort et plus de paranoïa. Quel intérêt de ce faire du mal et se lancer dans la projection de ce film ? Pour la simple et bonne raison que Prometheus est d’une beauté visuelle à couper le souffle et qu’il est tout ce pourquoi le genre science fiction est si captivant. Le souci du détail est là : Les combinaisons spatiales, l’intérieur et extérieur du vaisseau, les véhicules, les effets spéciaux, l’équipement High Tech, ce film serait presque en avance sur son temps. Puis coté fun, embrouillent entre passagers et séquences gore, on a de quoi faire. Pur divertissement spectaculaire bien que ça reste classique. Si c’est sur ces points que vous voulez voir ce film, comptez une bonne heure avant que les choses sérieuses ne commencent. Ca va être long. Ne vous endormez pas hein ?


La préquelle qui n’en était pas une


Pour un film censé se passer avant Alien, on a l’impression qu’il se passe des années plus tard vu les avancées technologique. Du coup, les costumes, le vaisseau et les véhicules, ainsi que tous les appareils et accessoires, ça ne passe pas. Surtout si c’est supposé ce passer avant la saga Alien. Et oui, c’est ça vouloir retoucher à des vieux films sans prendre le temps de les revoir avant d’en faire un nouveau. On se tire une balle dans le pied parce qu’on sera confronté à un problème de taille : entre un film des années 80 et un film des années 2000, les fx et conceptions ont évolués. Il faut qu’il y est respect du matériel d’origine sinon ça ne sera pas crédible. Gareth Edwards et son Star Wars Rogue One l’a compris. Quant à la technique des fausses pistes, tout un état d’explications complexes et embrouillantes décuplant tout un tas de théories, on a compris où le réalisateur voulait en venir : ce bon vieux prétexte de suite.


Prometheus ressemble à Alien mais n’est pas Alien. C’est en tout cas ce que nous dit maintenant Scott (d’abord c’était une préquelle d’Alien, après non, puis comme les fans hurlaient au scandale, c’était une nouvelle histoire avec l’ADN d’alien). Rusé comme un xénomorphe le Ridley. Un nouvel univers, une nouvelle thématique, voila ce que nous propose son Prometheus. Partant de là, on peut mieux profiter de cette œuvre loin d’être mauvaise. Tout du moins, visuellement.


Restera quelques petites erreurs ne gâchant pas le déroulement du film mais hérissant les poils :
• le Dr Shaw balançant des « oh mon dieu » chaque fois qu’elle est face au danger (une quinzaine de fois quand même),
• le concept de la matière noire dont le réalisateur ne sait absolument pas lui-même comment la faire fonctionner (un coup ça te transforme en zombie, un autre coup ça te tue à petit feu),
• la double interrogation sur les personnages et leurs vraies motivations (je pense surtout à David et Meredith),
• ainsi que leurs actions invraisemblables et stupides (mention spéciale à l’impulsif Fifield, un peu trop passif pour être un géologue, Milburn, un biologiste faisant mumuse avec un facehuggers en position d’attaque, et Charlie Holloway l’archéologue le plus blasé du monde qui trouve un cadavre d’alien mais qui est dégouté de pas avoir d’être vivant, et les scientifiques se moquant éperdument des risques de contamination en ramenant la tête d’un humanoïde recouverte de croutes. Ca passe de commentaires),
• les éléments tardant à se mettre en place (découverte du vaisseau des humanoïdes, découverte de la matière noire,…),
• l’horrifique se tournant vers une sorte de space opéra épique et film d’exploration.


C’est simple, Prometheus ne sait pas sur quel pied danser. A la fin, à défaut d’avoir vu une VRAIE préquelle d’Alien, on ressortira en ayant au moins apprit une chose « utile ». Ridley Scott nous apprend que pour qu’une femme vous tombe dans les bras, il suffit de lui dire cette phrase magique : « Etes-vous un robot ? ». Tout ça reste néanmoins une théorie…



« Les grandes choses ont de petits commencements ».



Au final, croyez-le ou non, bien que le raccord avec Alien soit complètement foiré (les dates ne concordant pas par rapport à la saga et tout ce qui suit), et que c’est pété d’incohérences, Prometheus est un excellent film de science fiction à la musique symphonique et aux bruitages puissants, et l’esthétisme et scénario soignés. On ne s’ennuie pas, il y a de l’action et de l’horreur, des séquences dégueu, des séquences catastrophe, de la tension, d’époustouflantes scènes contemplatives, d’un casting d’un très bon cru plutôt bien joué bien (mention à Fassbender bluffant). Néanmoins, ça demeurera une très mauvaise préquelle d’Alien. Alien Covenant va-t-il faire pire ou va-t-il réparer toutes ces erreurs impardonnables ? A suivre…

Jay77
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les films à voir en 3D

Créée

le 10 mai 2017

Critique lue 277 fois

Jay77

Écrit par

Critique lue 277 fois

D'autres avis sur Prometheus

Prometheus
Prodigy
4

Critique de Prometheus par Prodigy

Bon, faisons court, mais bref. Passons sur la déception de ne pas voir un "vrai" Alien mais un film aux liens très ténus. Soit. Passons sur la joie de voir un film de SF "adulte", en tout cas qui...

le 3 juin 2012

166 j'aime

11

Prometheus
drélium
6

Il promettait

ça passe parce qu'il y a de toute façon un certain standing qui permet de se dire avec satisfaction, ah, enfin un film de SF qui ressemble à un vrai film de SF, où on a vraiment l'impression d'être...

le 30 mai 2012

153 j'aime

52

Prometheus
Minou
7

Ash, can you see this?

En 1979 sort Alien, réalisé par Ridley Scott. En 2012 sort Prometheus, réalisé par Ridley Scott. Et la comparaison s'arrête plus ou moins là. Prometheus est, comme promis, un film qui "contient l'ADN...

le 30 mai 2012

139 j'aime

29

Du même critique

Spider-Man: Far From Home
Jay77
4

Spiderman s’exporte en Europe

Même les super héros ont droit de prendre des vacances. Surtout après avoir vécu la pire des épreuves en affrontant Thanos. Suite direct d’Avengers Endgame, Spider-man Far From Home confronte son...

le 3 juil. 2019

15 j'aime

19

Aladdin
Jay77
7

Le prince Ali Ababwa fait peau neuve

Le diamant d'innocence, solitaire, acrobate, amateur de pommes, accompagné de son singe espiègle et le génie de la lampe, fait un retour évènement sur grand écran. Après avoir conquis le cœur des...

le 22 mai 2019

14 j'aime

5

Bird Box
Jay77
8

Fermez les yeux…enfin sauf pour regarder ce film

Le chat noir collant aux basques de Sandra Bullock dans Gravity, ne l'a finalement pas quitté. Cinq ans après en avoir bavé dans l'espace, Netflix plonge Sandra Bullock en plein cœur d'un survival...

le 27 déc. 2018

14 j'aime