Prometheus par almiragulsh
Quand mon homme ma dit "Oh PUTAIN, RIDLEY SCOTT VA SORTIR UN NOUVEAU FILM DE SF, CA VA S'APPELER PROMETHEUS ET CA VA PARLER DES ORIGINES D'ALIEN" (oui, comme ça, en majuscule) (il était vraiment très content), je n'ai levé qu'un sourcil.
Et pour cause: je n'ai vu aucun des Alien. Je sais, ça craint, mais c'est pas de ma faute. Montrez moi un bout de chair humaine sur grand (ou petit) écran, et je ne dors plus pendant 8 semaines. Puis en plus de ça, je suis toujours sceptique quand une avalanche de promo entoure un produit. Je me dis que si on l'emballe de la sorte, c'est qu'il doit avoir un sacré gros défaut de fabrication. Puis, j'ai vu le film annonce, et là je me suis dit à quoi bon se taper 1h58 de film, quand un trailer de 2 minutes raconte toute l'histoire. En plus, je me suis rappelée de mes cours d'histoire, et du mythe de Promethée, qui a créé les hommes à base d'argile, puis est allé voler le feu sacré de l'Olympe pour leur donner, ce qui a foutu en rogne Zeus qui a puni ce petit présomptueux en faisant en sorte que son foie soit dévoré jour après jour par des vautours. A quoi bon aller voir un film qui parle d'un vaisseau dont le nom présage d'une irrémédiable catastrophe sanguinolente et gastrique? Pour couronner le tout, mon homme m'a dit "OUI MAIS CA A ETE TOURNE EN 3D" (quand je dis qu'il était enthousiaste), ce qui m'a bien fait rire, puisque j'ai une vue pourrie au point que la 3D au cinéma, je ne la verrai jamais.
C'est pour ça que quand mon homme m'a dit "OUH PUTAIN IL PLEUT VIENT ON VA AU CINE!" je n'ai pas forcément partagé son excitation. Et puis tout compte fait... les multiplexes, ça a du bon. Déjà, c'est climatisé. On est super bien assis, même si les fauteuils sont trop larges et les accoudoirs trop hauts pour aller se planquer dans le cou de son mec dès que l'héroïne annonce qu'elle va devoir changer de tampon. Le son est super bon. Et l'écran aussi, même si à mes yeux, il reste désespérément plat. Alors bon, c'est un peu les conditions idéales pour voir des histoires d'espace, de robot à joli petit cul, de grossesses non désirées, et de vaisseaux spatiaux décorés par Stanley Kubrick himself. Alors, oui, je le confesse. Je suis allée voir un blockbuster américain, et hormis les moments ou je pissais dans mon froc de trouille d'apercevoir une goûte d'hémoglobine alors que j'étais roulée en boule sous mon fauteuil, j'ai pris du plaisir.
Et pourquoi est ce que j'ai kiffé autant? Parce que chacune de mes attentes étaient comblées une à une. Pas la moindre surprise dans cette effervescence d'effets. Mon cerveau n'a pas eu besoin de travailler, seuls mes sens étaient en activité. Le genre est tellement codifié, que bien que n'ayant que peu d'expérience en gros films américains de l'espace, je me sentais comme chez moi, en sécurité. Je ne pourrais pas être déçue. La tension monte quand je m'attend à ce qu'elle monte, et éclate quand je sens qu'elle ne peut qu'éclater. Et c'est exactement pour ça que j'ai autant pris mon pied que ce que je me suis emmerdée. Ou est la surprise? Ou est l'inventivité? Et puis c'est pas un peu facile de se dédouaner de toute responsabilités en disant que si l'humanité est mauvaise, c'est pas de sa faute, elle a été créé par d'autres qui ont tellement merdé qu'ils seront incapables de défaire ce qu'ils ont si mal fait?
C'est là que mon homme m'a dit sans la moindre majuscule: "de toute façon t'es qu'une intello bobo chiante". Je crois qu'il a raison.