Au plus près de son étoile
Toujours placée au plus près de l’humain, la caméra d’Alice Winocour ne quitte pas une seconde son duo de tête, et là où la déchirure tragique occupe d’ordinaire une scène ou deux aux effets...
le 27 nov. 2019
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Alice Winocour célèbre les femmes spationautes, chante son amour pour le lien incassable entre mère et fille complices et nous dévoile les coulisses des voyages dans l'espace avec l'ensemble du processus d'entraînement intensif. Mais de la mission spatiale ou celle de couper le cordon avec sa fille adorée, laquelle est réellement la plus dure ? Proxima est, vous l'aurez compris, un film qui est à cent kilomètres (pour le coup) des œuvres de science-fiction dans l'espace, et si vous attendiez des aventures épiques au travers des étoiles, faites demi-tour dès à présent (de nombreux spectateurs s'attendaient à un Ad Astra, Interstellar ou autres Gravity). Ici, l'espace on s'en moque un peu, ce qui nous intéresse, c'est la tragédie qui se joue sur Terre : la séparation terrible d'une mère et d'une fille. Et l'on peut dire que Proxima prend son temps pour créer une ambiance de tranquillité (musique douce enveloppante, paysages filmés en gros plans) qui permet de ne pas tomber dans le drama complet, mais laisse déjà entrevoir le caractère positif, constructif, d'une telle épreuve. On en revient alors au titre-même du film : Proxima. Soit une référence évidente à Proxima du Centaure, le plus proche ("proximus/a/um" en latin) système planétaire par rapport à la Terre (le côté "Mission Spatiale") mais aussi une autre traduction qui serait la plus proche sentimentalement, à savoir sa jeune fille (la "Mission Cœur"). L'enjeu du film est donc d'explorer ce lien de proximité "distance / affection", de voir si, comme pour la fusée qui décolle, le cordon ombilical pourra être coupé. Eva Green est tout à fait charmante en binôme avec la jeune Zélie Boulant (tout aussi désarmante), on se prête à fondre tendrement devant la chaleur et la complicité qui émanent de leurs petits moments à elles. Et cela fait tellement de bien à nos oreilles d'entendre à nouveau le français d'Eva Green, qui était doublée depuis quelques temps par d'autres comédiennes en VF (talentueuses, certes, mais ne pouvant égaler sa propre voix), ce qui se mêle délicieusement au melting-pot de langues que l'on entend dans ce centre d'entraînement spatial. Inutile de parler dix langues pour comprendre qu'on a été conquis par ce portrait si tendre et sincère, calme en apparence et pourtant si violent dans ses sentiments refoulés, d'un binôme mère-fille très touchant.
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Créée
le 4 févr. 2021
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