Charles bande mou

2017 aura été l’année des séquelles horrifiques, et clairement, nous n’avons pas été gâtés. Entre un « Leatherface » hors-sujet, handicapé par des conditions de tournage loin d’être idéales, un « Cult of chucky » très Z, incohérent de bout en bout, et d’une laideur repoussante, un « Jeepers Creepers 3 » fauché mais pas aussi catastrophique qu’il ne l’est décrit, seul « Jigsaw » se distinguera du lot, sans être LA révélation de l’année, loin de là.

Et évidemment, la suite qui nous intéresse aujourd’hui (enfin, qui l’attendait vraiment? Qui y croyait encore?): « Puppet Master: Axis Termination ». Et sans surprise, c’est un carnage. Et le plus mauvais opus de la saga par ailleurs.

Il n’y a pas grand chose à dire en réalité. C’est un film clairement produit pour amasser quelques dollars de plus auprès des fans, fans qui, ont pratiquement été les seuls à le financer. Le plus triste, c’est qu’il n’y a aucun amour derrière. Même en étant le plus indulgent possible, on ne pourrait pardonner Charles Band. Les promesses de la campagne marketing n’ont pas été tenues (Torch a été supprimé du film, les effets spéciaux ne sont pas plus ambitieux, mais là on y reviendra par après.) C’est toujours aussi vide et pauvre. Et il y a toujours autant de recyclage. Pour vendre son film, Band a divisé « Axis Termination »en trois épisodes,à la manière d’une mini-série, allant jusqu’à laisser payer ses fans 20$ par partie sur une plateforme de streaming propre à la compagnie. Nous ne pourrions même pas soutenir cette firme agonisante qu’est Full Moon en se payant le DVD (ou le Blu-Ray, mais cela n’aurait aucun intérêt) avec un prix fixé à 40$, import inclus bien entendu. Band ira jusqu’à inclure Blade re-animator dans cet opus alors qu’à la base, c’est un pur produit destiné à la vente.

Pour résumer (très vite) l’intrigue, Dany et sa copine, héros des deux précédents opus récupèrent la fameuse mallette de Toulon. Curieusement, ce ne sont plus les acteurs d’Axis Rising mais ceux d’Axis of evil qui reprennent leurs rôles,puisque le casting a changé entre les deux films. Un chinois qui est là, on ne sait pourquoi, les tue et récupère la malle. ça dure une minute, ça se termine sur ce cliffhanger du pauvre et la générique débute. Après, il y a des méchants nazis avec un accent allemand raté qui tentent des expériences sur des soldats, il y a de nouveaux héros pas introduits dont un nain qui sont rejoint par les marionnettes de Toulon, qui sont gentilles. Et euh…ben…il y a une médium aussi. Et un plan nichons. et parfois des fusillades.

En fait, c’est chiant comme la mort. Le film a beau durer 1h10, il en parait 1h50 de plus,il ne s’y passe strictement rien, il n’y a aucune intrigue,que des dialogues vides pour meubler un maximum. Les scènes avec les marionnettes doivent tenir à tout casser sur 5 minutes grand maximum. Et toutes les scènes dans lesquelles elles apparaissent sont dans le trailer, bien entendu.

Absolument rien d’étonnant, compte tenu des deux précédents opus dont le dernier avait franchi les limites du Z. Vous n’apprendrez rien si l’on vous disait que le jeu des acteurs est inexistant, que les décors n’en sont pas (C’est tourné à 95% devant des murs en brique couverts de drapeaux nazis et des couloirs vides), que les scènes d’action font office de pur remplissage en envoyant des figurants se faire tuer (Les tippeurs, en gros), et le plus souvent par balle, et non tuées par les créatures de Toulon. Ce qui donne des scènes plutôt rigolotes comme ce soldat qui meurt après un coup de couteau de blade dans le dos. Et la réalisation est en dessous de tout,à peine mieux qu’un fan-made fauché sur youtube . Des champs/contre-champs, et une colorimétrie rose appliquée sur la majeure partie des scènes, conférant au métrage des allures de film pornographique.

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Et comme de meilleurs effets spéciaux ont été promis, là aussi c’est la désillusion la plus totale. Qu’en est-il donc du retour de la Stop-motion? eh bien, ce n’est ni plus ni moins qu’un gros mensonge de notre ami Band. Si la plupart du temps,les poupées se tiennent immobiles dans le coin d’une pièce (Notons qu’au moins, nous ne voyons ni mains des animateurs,ni fils trainer quelque part, c’est déjà ça !), quelques fois, elles paraissent dotées d’une animation plus fluide. En réalité, il s’agit d’acteurs déguisés qui ont été incrustés par après dans la scène pour coller à la situation. Et, plus captant encore, des stock-shots ont été ajoutés lors de certaines scènes,mais malgré tout peu nombreuses. (J'en ai compté deux). Ce qui donne un résultat très hétérogène entre incrustations approximatives, gros plans sur des poupées inertes et repompe de scènes en stop-motion des opus 2 et 3.

La scène la plus curieuse intervient en moitié de film. Lorsque le grand méchant nazi s’électrocute volontairement un oeil (pour une raison qui nous échappe) et chute, il laisse entrevoir la forme d'une araignée.

Bien que le plan soit très court et très sombre comme vous le voyez, on y aperçoit clairement une araignée. D’autant qu’elle bouge furtivement. Et parait d’ailleurs de taille considérable. Il est évident qu’il s’agit d’un imprévu et que personne ne l’aurait remarqué. Arachnophobes s’abstenir, ce petit détail bien caché fait son effet et surprend! Comme quoi, il est possible de flipper avec Axis termination

« Puppet Master: Axis Termination », c’est uniquement du vent, et rien d’autre. Le film concentre 5 minutes d’action, et traîne en longueur lors de scènes de dialogues interminables et sans intérêt. Aucune folie, aucune générosité, c’est plat. Et si au moins, nous avions eu droit à une série B fauchée mais qui s’assume à fond plutôt qu’un film jouant délibérément la carte du premier degré. Quand le film se termine, rien n’est conclu mais rien n’est véritablement introduit en l’occurrence, et ce depuis trois films quand même.La saga pourra faire encore plus laid, encore plus poussif et encore plus fauché,mais il serait temps de la laisser reposer et de se concentrer davantage sur des licences telles que Killjoy et Evil Bong, au moins plus fendardes que ce volet, ultime on l’éspère,malhonnête et insultant pour la communauté de fans de la Full Moon.