Ça y est, on a dépassé la mi-saga. Et là, on est bien dans le lard, bien dans le gras, bien dans la mauvaise passe de la saga avec ce septième opus qui, autant le dire tout de suite, n’a pas grand-chose pour lui. Pourtant, lors de sa sortie en 1999, il a rencontré un gros succès, sans doute que les fans ont voulu en connaitre un peu plus sur les origines de leurs marionnettes favorites, Retro Puppet Master se passant, chronologiquement parlant, en premier (d’où le “retro” du titre). Mais avec David DeCoteau (encore lui !) à la barre, il ne fallait clairement pas s’attendre à des miracles, même si c’est peut-être sa mise en scène qui s’en sort le mieux. Comme quoi, on n’est pas à l’abri d’un petit miracle. Mais ça reste mauvais, très mauvais même. Mais il faut savoir apprécier les mauvaises choses à leur juste valeur quand on sait que l’opus suivant est encore pire…


A la fin des années 90, afin de capitaliser sur la popularité de la série et surtout de ses marionnettes, Full Moon Pictures sort une série de figurines. Celle-ci comprend bien entendu celles que les fans connaissent, mais également plusieurs « retro » qui rencontrent un succès inattendu. C’est ce succès qui a inspiré la réalisation du 7ème volet de la saga Puppet Master. Charles Band fait appel à David DeCoteau, qui avait donc réalisé le 6ème un an avant, et l’envoie en Roumanie afin de tourner ce Retro Puppet Master, mais également Witchouse (1999). Parce que faire des économies en tournant deux films en même temps, ça n’a pas de prix. Bref. Dès la première scène, un très bon point : le retour de Guy Rolfe (dont c’est le dernier rôle) dans le rôle de André Toulon. Mais en même temps, un très mauvais point : cette scène se passe en 1944 alors qu’il est censé être mort en 1939 ou 1941 (selon les films). Essaie-t-on de nous faire comprendre qu’on tente de retrouver l’essence de la saga mais qu’on se fout complètement des six films qui ont été faits auparavant ? Ou alors, on veut nous dire qu’on peut survivre à une balle en pleine tête. Je ne sais pas moi hein, je ne suis pas médecin. Très rapidement, on quitte Guy Rolfe pour revenir 40 ans en arrière avec une version bien plus jeune de lui, interprétée par Greg Sestero que les amateurs de nanars connaissent pour son rôle dans le mythique The Room (2003). Et là, quelque chose se produit. Qu’est-ce que c’est que cette photographie ? Mais c’est que c’est beau dis donc ! Non mais vraiment ! De beaux décors, de très beaux costumes, une photographie soignée. Comme quoi, y’en a certains qui ont réussi à faire correctement leur boulot dans cette histoire. Bon, ils ne sont pas beaucoup mais il faut quand même leur rendre hommage. Là où les opus 5 et 6 ne faisaient aucun effort en termes d’ambiance, ici c’est plutôt travaillé et c’est même correctement filmé malgré cette caméra qui semble se balancer lors de certaines scènes. Bon, voilà, c’est tout pour les points positifs du film, car à côté, c’est la catastrophe.


Hormis Guy Rolfe, dont la présence à l’écran se limite en tout et pour tout à une minute en début de film et la même durée avant le générique de fin, le reste du casting est d’une nullité affligeante. Le jeu d’acteur est à la limite de la sitcom. Les dialogues semblent récités, il n’y a aucune direction d‘acteur, et rien n’est naturel. Le héros est même le pire de tous ce qui, affublé d’une coiffure dégueulasse et d’une veste rouge à paillettes, l’empêche d’être crédible du début à la fin. Retro Puppet Master nous présente donc de nouvelles marionnettes, plus anciennes : Doctor Death, Drill Sergeant, Cyclops, Retro-Blade, Retro-Pinhead, Retro-six-Shooter, mais elles ne sont aucunement marquantes, ni même réellement réussies à part peut-être Dr Death et Retro-Six-Shooter qui se détachent un peu du lot. Pire encore, les marionnettes bougent à peine. On a l’impression qu’il n’y a plus d’animateur à la barre et que c’est fait à l’arrache. Exit le stop motion (tu nous manques David Allen), parce qu’à l’aube des années 2000 ça doit être ringard. A la place, on a droit à du fil visible et même une main d’un technicien qui fait bouger la marionnette lorsque le sorcier Afzel aide le jeune Toulon à faire revenir sa première marionnette à la vie. Et nos marionnettes emblématiques dans tout ça ? Il faut croire qu’ils ont oublié de les mettre dans l’avion pour la Roumanie car, outre leur temps de présence d’à peu près 48 secondes à l’écran, il ne s’agit que de stockshots d’autres films de la saga. Les effets spéciaux sont pourris, que ce soit les CGI ratés ou les maquillages à la truelle de notre trio de méchants de choc, rendant les scènes d’action encore plus nulles qu’elles ne l’étaient déjà. Aucun suspense, aucune intensité, aucun enjeu, les rares fois où le film s’aventure dans l’action tombent à plat tellement c’est mou. Mais cela nous permet malgré tout d’apprendre deux choses : les morts clignent parfois des yeux, vous le saviez ? Et quand on est en train de mourir, on a parfois un sourire en coin, vous le saviez ça aussi ? si au moins Retro Puppet Master nous proposait des moments gores, mais même pas. C’est ici complètement tout public, sans aucune goutte de sang, bref c’est n’importe quoi.


Malgré un visuel réussi, Retro Puppet Master est un ratage sur quasiment toute la ligne. Ce septième opus frise souvent le ridicule, oubliant une fois de plus que ce qui a fait le succès de la célèbre saga de Charles Band, ce sont les marionnettes.


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cherycok
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le 15 janv. 2021

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