Le premier Pusher avait été une belle surprise.
Un polar percutant avec une ambiance qui monte crescendo.
Dans le second opus, on retrouvait toutes les qualités du premier segment avec en prime un personnage assez touchant, un traitement sur la famille assez intéressant et toujours cette tension palpable et haletante.
Pusher II avait été une sacré claque et j'ai décidé de laisser un peu de temps avant de me procurer la troisième et dernière partie de la saga.
Le temps est passé, la pression est retombée et le moment était venu de boucler la boucle.
Pour Pusher III, on retrouve Milo, notre caïd serbe qui a pris un méchant coup de vieux. Symbole d'une génération de criminel vieillissante et usée, il doit faire face à une nouvelle génération beaucoup plus implacable et qui ne lui accorde plus aucun respect.
En prime, il se retrouve à organiser ( et à payer) l'anniversaire de sa fille de 25 ans qui n'a pas appris à se faire marcher dessus.
Y a beaucoup de choses intéressantes dans ce film surtout si on le met en corrélation avec les 2 autres.
La première, assez évidente, vient de Milo lui-même.
Seul personnage "récurent" de Pusher, il est d'autant plus facile d'y voir son évolution à travers les 3 films.
Alors que dans le premier Pusher, il était celui qu'on craignait et qu'il ne fallait pas blouser , dans cet ultime volet, il se retrouve un peu à la place de Frank. En effet , c'est à son tour de se faire arnaquer et de devoir chercher n'importe quel moyen pour rembourser une dette à des criminels qui ne lui font aucun cadeau.
On peut voir dans ce film, une sorte de conclusion pour le personnage de Milo qui essaie de mettre un terme à ses anciens démons, en vain.
Et même si la fin ne répond pas à toutes les questions (comme pour les autres films), on ne peut que tilter sur le fait que sur les 3 personnages, il est le seul à ne pas fuir.
L'autre point fort , c'est le traitement de la famille.
Là où Tonny apprenait à devenir père, Milo l'est déjà depuis plusieurs années. Il l'est et il le subit.
Si la relation entre Tonny (et son possible enfant) avait quelque-chose de touchant, ce n'est pas le cas ici.
Milo semble avoir tout fait pour sa fille quitte à la gâter outre mesure.
Si celle-ci semble être attachée à son père, on peut se demander ce qui l'intéresse vraiment dans cette relation : l'amour d'un père ou l'argent qu'il lui donne pour compenser la perte de la mère. Le point culminant étant ce deale improbable entre le père et la fille qui démontre que même dans sa propre famille, Milo n'est plus respecté.
Dans Pusher II, Tonny cherchait à tout prix le respect de son père alors que dans Pusher III, Milo semble avoir perdu celui de sa fille.
Cependant , un fois dit tout ça, j'aurais tendance à critiquer la structure même du film.
Si la tension monte toujours autant, elle s'écroule à un moment et ne réussit plus vraiment à remonter.
De même certaines réactions semblent assez inexplicables et la multitude d’événements dans un laps de temps réduit nuit un peu à l’efficacité de l'intrigue.
Je regrette aussi pas mal la fameuse scène gore. Non pas qu'elle me choque plus que ça ( d'ailleurs au final, on ne voit pas grand chose) mais je la trouve assez inutile et plutôt gratuite. (et elle est sans doute la raison principale de cette baisse de tension à la fin)
Au final , Pusher III est une bonne conclusion et malgré ces quelques défauts minimes, on y retrouve tout ce qui a fait la qualité des 2 premiers opus.
