Troisième et dernier volet de la saga "Pusher" de Refn se concentrant sur le personnage de Milo trafiquant de drogue serbe qui tente de lier sa thérapie de groupe, sa famille et ses affaires.

J'avais des doutes au début du film, ce personnage était tellement détestable dans les deux premiers "Pusher" que je me demandais comment j'allais pouvoir apprécier le fait de suivre son parcours durant 1h40, mais force est de constater que mes aprioris se sont vite estompés. Oui car Milo a bien changé, il a perdu de son influence, il doit se résoudre à un marché restreint et un statut de sous-fifre de trafiquants albanais, on est face à un cador en pleine dégringolade, une chute constante qui ne sera pas sans embûches. Et comme si ça ne suffisait pas il se laisse même mener par le bout du nez par son exigeante et capricieuse fille Milena, on se marre bien de son sort au début mais on fini inexorablement par avoir pitié de lui.
Ici Refn perd un peu de son brio du précédent film, notamment son côté visuel, mais le scénario se montre solide et propose un rythme très bon et d'excellentes séquences notamment celle de la prostituée polonaise ou du découpage des corps vers la fin, le tout avec une bande son oppressante.
L'interprétation est sans reproches, Zlatko Burić dépeint tout en charisme et talent ce personnage de Milo à la psychologie au bord du gouffre, vraiment une thématique redondante mais efficace dans chaque film, Refn nous replonge dans cette ambiance glauque et violente qu'il affectionne et nous on reste cloué à notre siège et on passe un excellent moment.
Le final est un poil décevant (dans le sens où je m'attendais à une sorte d'apothéose) mais permet de clore la trilogie sobrement en restant tout de même intéressante dans son traitement, celui du vide symbolisé par cette piscine, ça m'a quelque peu rappelé la fin de "No Country for Old Men".

"Pusher III" conclue donc une trilogie de très bonne qualité, ne contenant que très peu de défauts, Refn nous démontre une certaine classe et est resté fidèle à ses principes, c'est à dire nous plonger dans une univers singulier, profond et remarquable.
JimBo_Lebowski
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le 26 juil. 2014

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JimBo Lebowski

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