Peu de choses à reprocher à Huston : scénario réglé comme une horloge suisse, suspens plutôt bien gardé malgré la fin annoncée et/ou attendue, rythme parfaitement maîtrisé, ample galerie de personnages tous bien caractérisés, élégant noir et blanc fidèle au genre, fille pour laquelle l’homme se perd (une petite inconnue nommée Marylin), et puis en prime les révélations assez osées des liens unissant représentants de l’ordre ou de la justice et la pègre.
Néanmoins, hormis les dernières scènes qui se distinguent, comme bien sûr celle, splendide, de la danseuse de juke-box ou la fin, tournée de jour, au milieu des chevaux, il faut bien constater que Huston tient un discours assez convenu, que sa prise de risque est assez nulle et que son originalité manque.
On appellerait cela classicisme, c’est-à-dire, en fait, une révérence trop appuyée aux canons, aux traditions du genre. Aucun souffle nouveau.
La même année (1950) sortait Night and the City : en les comparant, on mesure bien la distance qui sépare l’œuvre moderne de la classique.