Rarement un cinéaste aura autant mérité le nom d’auteur que Mikio Naruse dont les films sont toujours des hymnes à la condition féminine, à ses rares joies et à ses multiples contraintes, le tout exposé avec pudeur et sans excès, avec une utilisation parfois excessive de la musique et une recherche obsessionnelle de la belle image. Le noir et blanc et la musique à connotation jazz (une première à ma connaissance chez Naruse) de Quand une femme monte l’escalier rendent compte des difficultés de « Maman », femme à la fois frêle et forte, gérante de bar de nuit, confrontée à la double difficulté de sa vie professionnelle et de sa vie de femme, contrainte finalement à un choix aussi forcé que douloureux. Dans le rôle titre, Hideko Takamine est bouleversante de justesse et de sensibilité et contribue sans aucun doute à apporter à ce film ce petit quelque chose en plus par rapport à tous les autres et à en faire l’un des sommets de l’œuvre de Naruse.
Maqroll
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le 14 juil. 2013

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