L'Elite (ou pas) de Brooklyn
Après le génial Bullhead, le réalisateur Michael Roskam et son acteur principal, le monstrueux Matthias Schoenaerts, ont logiquement tapé dans l'oeil des producteurs hollywoodien mais plutôt que d'aller jouer les "yes men" dans un blockbuster insipide, ils se sont investis dans un projet dans la droite lignée de celui qui les a fait connaître.
The Drop est adapté des travaux Dennis Lehane ( Mystic River, Gone Baby Gone) qui signe ici le scénario et autant le dire tout de suite : pour ceux qui attendent un polar scorcesien, plein de bruit, de fureur et de punchlines, passez votre chemin car le film s'inscrit davantage dans la veine d'un ceux de James Gray ou d'un Sydney Lumet (j'ai pas mal pensé à l'excellent 7h58 ce matin là).
Roskam livre un nouvel essai à la mise en scène infiniment moins stylisée que dans Bullhead et dont la retenue se reflète aussi dans une galerie de personnages superbement écrits et très attachants. La sobriété formelle et narrative du métrage contribue à la construction d'une tension permanente qui culmine lors d'un final surprenant qui remet tout en perspective. A ce titre, impossible de ne pas saluer le travail des acteurs avec en tête le regretté James Gandolfini (RIP) qui démontre une nouvelle fois qu'il n'était pas que le mythique Tony Soprano et Tom Hardy qui s'éloigne de son image de badass pour briller en Droopy tourmenté et montrer que lui aussi peut jouer autre chose que des Charles Bronson, Bane et autres Mad Max (vivement !)
En dépit de son rythme lent et de son côté un peu trop anti-spectaculaire qui peut rebuter, The Drop confirme tout le bien que l'on pensait de son metteur en scène et s'impose comme un solide polar qui à le mérite de proposer une approche différente du genre.
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