Après Le Caire Confidentiel le mois dernier, voici qu'arrive dans nos salles un nouveau thriller sur fond de troubles politiques et sociétaux à dimension historique. Sauf que là où le premier s'attardait sur le cas de l'Egypte pré-révolution et où l'intrigue y était intimement lié, Que Dios nos Perdone constitue un thriller pur jus exploitant le background historique pour renforcer le sentiment d'étouffement. Manifestations, été caniculaire, personnages en marge, meurtres glauques, cadavres filmés frontalement et caméra à l'épaule sont autant d'ingrédients contribuant à faire générer un malaise quasi constant.
A l'instar des personnages de Seven de David Fincher, ici, personne n'est bon, tout le monde a quelque chose de nauséabond à cacher. Un film donc au combien pessimiste (tout est dans le titre), à déconseiller aux âmes sensibles, mais diablement cohérent dans ce qu'il essaye de dire, autant sur le fond que sur la forme. Le rythme est soutenu (on ne voit pas passer les 2h), les personnages principaux restent attachant en dépit de leurs énormes défauts (beau tour de force) : Que Dios nos Perdone est un film hautement recommandable.