Drame fantastique, conte initiatique, entre univers de Burton et monde de Del Toro, Quelques Minutes après Minuit est tout cela et plus encore, mais Bayona impose sa patte, lui qui a su si bien mettre en scène l'innocence perdue avec L'Orphelinat (et The Impossible).
Ici, le jeune garçon qui reçoit la visite du monstre végétal écoute ses histoires et en tire des leçons (à la manière du Christmas Carol de Dickens) qui l'aideront dans son processus bloqué de deuil pour sa mère malade.
Grand film sur l'impossibilité d'avancer face à une fin inéluctable, Quelques Minutes...multiplie les symboles et les paraboles où chacun pourra se reconnaître, avec une réalisation subtile et de multiples idées de cinéma, tout en sachant convoquer les effets spéciaux les plus avancés et rendre ainsi le film accessible à tous. C'est triste, extrêmement triste, mais jamais l'histoire ne nous impose son émotion, et le tout prend une valeur telle qu'on n'en ressort pas tout à fait indemne. La musique et le jeu impeccable des acteurs achèvent l'opéra final pour nous faire dire une chose: c'est clairement un des meilleurs films sortis cette année au cinéma.
Bayona est le réalisateur du prochain Jurassic World, et il sauvera à coup sûr la saga de sa dépression chronique, pourvu qu'on lui laisse les mains suffisamment libres.