Smoothie au singe

/!\ Attention spoiler /!\

"[REC] 4 : Apocalypse" est un film d'épouvante/horreur et le dernier épisode de la série [REC] (ouf, tant mieux!). Il n'a aucun lien avec le troisième épisode et reprend les mauvaises idées du premier et du second.

Vague et peu concluant

[REC] 4 abandonne d'emblée la caméra subjective, tout est tourné en vue cinéma. Or, abandonner cet élément c'est également supprimer l'essence même de la série. Il y a bien une caméra dans le film, mais elle n'aura que très peu d'utilité par la suite.

Tradition oblige, les premières scènes sont tournées dans le même immeuble pourri où les zombies poussent comme des champignons. En effet, une autre petite escouade d'idiots surentraînés est visiblement chargée de récupérer la journaliste du premier opus qui se pointe comme par magie - mais qui donne les ordres bon sang, étant donné que dans REC 1/2 on nous fait bien comprendre que ni la police ni l'armée ne sont au courant de rien?!! En deux minutes il y a déjà deux morts, vive l'efficacité...

On ne retrouve ensuite à bord d'un bateau étrange blindé de caméras de surveillance, muni d'un laboratoire et où des gens traînent la patte sans savoir pourquoi ils sont là. Un petit malin a corsé la chose en retirant les canots de sauvetage et rendant inaccessibles les moyens de communication. D'autant que le rafiot en question fait route vers...heu...nulle part, on dirait qu'il n'y a pas de destination prévue. Ca sent à peine le piège tiens!

Il est vaguement fait mention d'une contamination qui aurait touché une ville et a été enrayée de justesse, le bateau servant de "lieu d'isolement ultime". Avec les mesures de sécurité prises (gardes armés, codes, surveillance renforcée), cela signifie qu'ils trimballent une saloperie de maladie ou un truc du même genre et que c'est un lieu d'expérimentation.

Quelques temps plus tard, la caméra de [REC] 1 est sortie de nulle part - je ne peux que supposer que les militaires l'ont trouvée au début du film (ou alors elle s'est téléportée?) - pour "faire analyser les images". Je suis peut-être parano, mais je trouve que d'attribuer les deux postes les plus pourris aux deux seuls "non-blancs" véhicule les stéréotypes du type "esclavage" ou "les boulots élaborés c'est pas pour les étrangers", surtout que le cuisinier est asiatique (comme par hasard!) et que le mécanicien, le seul qui sue sang et eau pour faire le sale boulot, est noir. Enfin bref...

Apparemment, la journaliste qui semblait tout à fait normale a une sorte de goa'uld dans le bide, mais le scénario ne semble pas trop y prêter attention pour le moment. Mais dans ce cas, pourquoi parle-t-on de contamination alors que c'est clairement une histoire à propos d'un parasite? Mieux: comme Rec 1/2/3 parlent de contamination-possession, doit-on en déduire que c'est un parasite satanique? Le sujet du film ne me semble pas très clair et encore moins défini...

La vengeance du singe diabolique

Dans un autre coin du bateau, les scientifiques fous sont en alerte car effectivement l'un des bestiaux sur lesquels il faisaient des tests s'est fait la malle (et ouais, ne jamais sous-estimer un singe)! Bien fait pour leur tronche, ça leur apprendra à torturer des animaux! Ils ont dû le doper à fond car il a réussi à forcer les sangles de son lit ainsi que la grille de ventilation.

Et comme par hasard, c'est le pauvre asiat cuistot qui se fait bouffer par un singe-zombie (un simbie/zinge?) complètement déchainé, mais il réussit tout de même à le faire frire à la poêle! Respect moi j'dis! Il devient donc un mort-vivant et, comme ces créatures paraissent plus intelligentes que l'équipage réuni, contamine toute la bouffe!

En résumé, on a ici une sorte de maladie indéfinie et incontrôlable transformant les gens en revenants, un bateau mal en point qui fonce à travers l'océan sans destination, aucun moyen de communication, plus de nourriture, une bestiole dans le ventre d'une fille et des scientifiques incompétents. Le cocktail parfait pour faire un film de merde quoi...

C'est bien sûr sans compter l’épisode ridicule du mort-vivant auquel on administre un "antidote" et qui gonfle comme un ballon de chez McDo en grinçant des dents, avant qu'on nous balance "Oh non, le virus mute!". Nan mais sérieusement là, depuis quand une possession peut-elle être combattue par un simple vaccin? Seriez-vous en train de vous foutre de notre gueule? Aucun besoin d'être médecin pour comprendre que les scénaristes ne maîtrisent même pas les connaissances médicales de base, car un virus ne mute pas en cinq secondes par exemple.

J'ai failli bousiller mon écran lorsque l'un des personnages a lié le thème de la contamination zombifiante à...la religion (mais quel p* de rapport?!!) et répliqué que l' "Eglise supervisait toute l'opération". Parce qu'en l’occurrence il n'y a pas la moindre logique à tout ce merdier et qu'elle n'a pas l'air de contrôler quoi que ce soit. Mais d'un autre côté, j'ai quand même bien ri quand la journaliste, pleine de tact, a annoncé à la vieille: "Je vais t'expliquer: TOUTE TA FAMILLE EST MORTE! M-O-R-T-E!".

Tout ça pour que les pseudo-scientifiques aient la brillante idée de visionner l'enregistrement de la caméra et constater qu'une créature surnaturelle a "chié" dans la bouche de l'héroïne de [REC]1 qui est, en définitive, la source de la contamination!

D'où une course-poursuite insupportable d'environ trente-cinq minutes avec des types lourdement armés, une "méchante" qui n'en est pas une d'ailleurs et un "méchant caché", les singes infectés refaisant surface au dernier moment - dont l'un sera transformé en smoothie grâce à un moteur portable de bateau (quelle idée à la con, j'adore!) -, des gens qui courent dans tous les sens et pour finir une grosse explosion.

La toute fin laisse vraiment à désirer quant au devenir du parasite - suggérant qu'il y aurait probablement une suite à cette série de merde - et le trait d'humour moisi de dernière seconde m'a laissé perplexe.

Ma conclusion:

[REC] 4 est tout simplement un mauvais film. Il n'y a aucune inventivité - les idées principales étant grossièrement reprises des deux premiers opus -; le scénario n'a aucun sens, est très confus et les scènes sont totalement contradictoires; le jeu des acteurs est plutôt passable.

1h30 d'ennui mortel!