Résumé : Rambo part sauver le colonel Trautman prisonnier en Afghanistan, et déjoue au passage l'invasion soviétique.
Dès la scène d'introduction de Rambo, on sait qu'on a affaire à du nanard de compétition : montage alterné sur Trautman qui cherche quelqu'un à Bangkok, puis le dos musculeux, puis le bandanna, puis le visage de Rambo qui se retourne, le tout sur une musique quasi religieuse. On enchaîne bien sûr sur un combat à pari contre une grosse brute, dans les bas-fonds, avec la foule des parieurs qui s'agite.
Et désormais, on vient voir Rambo car il y a la guerre en Afghanistan. C'est visiblement plus efficace que l'ONU. Et le discours de Trauttman, avec la parabole de la statue qui dédouane l'armée de ce qu'est Rambo, est un contresens total du 1er épisode, et l'attitude de son mentor est vraiment gerbante : "abandonne tes tentatives de rachat, car au fonds tu sais que tu es un tueur".
Sinon le film pourrait avoir été écrit par un gamin de 5 ans (Stallone a coécrit). Le "scénario" consiste en pan-pan-boum-boum ("Et alors là, il prend son arc et boum, il détruit un hélico. Et ensuite...") , avec le colonel pour prendre la suite de la Vietnamienne du précédent opus. Le dialogue avec le marchand d'armes est absurdement mal écrit. Il dit "j'ai ce que tu as demandé", mais il faut lui expliquer ce qu'est un détonateur.
La litanie complaisante des exactions des soviétiques contre les Afghans prend un sens terrible aujourd'hui, quand on pense à la guerre post-11 septembre, aux bombes à sous-munitions, etc... Les combattants afghans sont bien sûr des durs au grand coeur, victimes des Russes, qui ne sont ici rien d'autres que des cibles. On se livre d'ailleurs sur eux à une débauche stupide de sadisme, avec ce Russe qui tombe dans un trou et se pend alors qu'il a une grenade dégoupillée dans la chemise. Et le duo formé par Rambo et le colonel, à l'amitié même pas homoérotique, est une véritable régression infantile. Ces gars sont des gamins qui jouent aux gendarmes et aux voleurs. Et la dédicace du générique de fin, "au vaillant peuple afghan", tombe comme un véritable cheveu sur la soupe.
Je ne mets pas un complétement, car bon, les paysages inspirés de l'Afghanistan, ça ne peut pas être laid.
Ce film est un tel fantasme reaganien infantile qu'il en est gênant.