A croire que l'Amérique cherchait encore ses héros en 1985. Rambo 2, le plus grand succès commercial de la franchise, atomise le temps d'une introduction rapidement passée à la moulinette l'aspect qui était pourtant le plus intéressant dans First Blood : un ancien soldat traumatisé par la guerre du Vietnam et dressé comme un seul homme face à une Amérique qu'il ne reconnait plus.
Au diable la psychologie du fugitif du premier volet, moisir dans une prison à l'air libre est une souffrance sans commune mesure. Mieux vaut accepter une mission commando en Asie du sud est plutôt que d'endurer encore quelques années à tailler des gros cailloux. En quelques minutes, Rambo dispose d'un arsenal militaire et stratégique dernier cri et s'envole dans la jungle tirer sur tout ce qui bouge. Les enjeux sont pauvres, l'écriture pas loin d'être bis. La belle Julia Nickson apporte un peu de sang vif à cette entreprise très masculine, ponctuée de punchlines téléguidées, de vilains pirates et d'explosions spectaculaires. A voir pour le divertissement plutôt médiocre qu'il est devenu.