Il y a un homme sur cette planète qui porte le prénom le plus stylé de son pays voire de l'ensemble de la Terre et par la bonne volonté des dieux EVA-01 / 02 et 00 , cet homme est réalisateur dans le cinéma japonais.
Je l'ai connu , tu l'as connu , nous l'avons tous connu. Il décrivait l'être humain comme peu de personnes savent le faire. Il parle , communique , nous enseigne. Cerise sur le gâteau , les cours n'ont pas lieu dans une salle de classe empestant la sueur à cause des Terminale S qui venait à l'instant de subir un contrôle sur les Intégrales pendant trois heures (tous les lycéens savent de quoi je cause). Que nenni , ce genre de cours se donnent dans une salle bien plus sombre , équipée du meilleur système d'écran et de son qu'on ait pu inventé. Ce cours s'appelle le cinéma et varie de son intérêt par rapport à son professeur.
Assez de blabla et dégainons le DVD (aka le support de rattrapage). Le premier atout du film , avant le démarrage et même avant de décider de le voir , ça reste son synopsis intéressant où on se retrouve confronté à des versions différentes du fil rouge. Le film manie alors habillement un scénario rebondissant et un montage des plus habiles pour un film de cette époque. D'ailleurs , une époque où sa version des faits est toujours la meilleure pour l'orateur. Qui n'a jamais nié sa connerie lorsque ses parents ou les profs te surprennent ?
Voilà donc que AKIRA nous présente déjà son tableau : un système judiciaire d'antan , tellement lointain qu'avec les progrès on pourrait qualifier de "mécanisme". Déjà que de base , un film nippon dépayse , alors un film sur un procès du Japon médiévale instruit.
Par conséquent , le réal nous livre sa vision des choses où l'Homme n'agit que dans son propre intérêt qu'il soit bûcheron , grand bandit de la route , seigneur de guerre ou alors son épouse. Je pense que c'est principalement par ce constant changement de versions dont le bonze était effrayé. Et il y a de quoi l'être quand tu vois le taux de fils de puterie assez élevé alors qu'on demande juste la vérité sur un meurtre.
Et à chacun son leitmotiv. L'un ment pour sa vanité et prouver qu'il est grand , fort et loin d'être le connard qu'on prétend , l'autre pour montrer qu'elle est la victime dans toute cette histoire et un autre , sortant du silence des morts pour exprimer sa rage et sa haine du monde des vivants. Tout ce tourbillon d'incertitudes pour que finalement ça ne soit qu'une bonne grosse bande d'être humains où il n'y en a pas un pour rattraper l'autre.
Tout cela , il suffit ensuite de l'envelopper dans le joli cadrage d'un réalisateur précis qui sait parfaitement prendre en image les Hommes et leurs conneries dans la flore impressionnante du Japon que ce soit par pluie battante ou Soleil tapant. Au fond , toi aussi t'es un rageur parce que tu aurais bien voulu que Kurosawa te fasse cours à l'époque où l'image commençait la couleur.
L'autre gros point que j'ai trouvé appréciable a été sa courte durée alors forcément on se retrouve devant un film qui s'enchaine bien , qui raconte à chaque fois une anecdote sur chacun des témoignages avec un changement d'ambiance assez subtil le tout dans un merveilleux cadre et un scénario ingénieux.