En cette période de vacances scolaires, c’est l’heure des soirées pyjamas devant des films familiaux. Alors quand on a des gamins de 8 et 10 ans, c’est parfois compliqué de trouver des films autres que des dessins animés et qui vont plaire à tout le monde. Après notre marathon Spy Kids l’an dernier, réussi pour les enfants, très douloureux pour nous parents, on a décidé de piocher dans ce qu’on considère comme des valeurs sûres. J’ai pour habitude de parler de films que personne n’a vu, mais aujourd’hui on va s’intéresser à une bobine que tout le monde connait au moins de nom : Rasta Rockett. Oui, une production Disney, pleine de bons sentiments et tout et tout ! Oui, ça fait du bien parfois. En plus, ça fera remonter plein de souvenirs de jeunesse. Et vous savez quoi ? Ce fût le carton plein. Les enfants étaient ravis, nous aussi.


Rasta Rockett s’inspire d’une histoire vraie, celle de la participation d’une équipe Jamaïcaine à l’épreuve de bobsleigh aux jeux olympiques d’hiver de 1988 au Canada. Bien entendu, une grosse partie des gags vont jouer sur les antagonismes Jamaïque / Canada, pays chaud / pays froid, et le fait que le bobsleigh n’est clairement pas le sport national de ce genre de pays. Cela pourrait peut-être paraître basique, voire facile, mais pourtant ça fonctionne du début à la fin, grâce à une bonne humeur communicative de la première à la dernière seconde. Rasta Rockett fait effectivement partie des feel good movies desquels on sort avec un grand sourire aux lèvres, avec cette sensation d’avoir passé un très bon moment devant sa télévision. C’est léger, fun, on se marre tout autant que les acteurs semblent s’être amusés à faire le film. On suit les péripéties de ces quatre jamaïcains plein de rêves, plein d’espoir, et on vit avec eux cette aventure tantôt amusante, tantôt émouvante, mais toujours très fun. Le quatuor de personnages a beau n’être que stéréotypes (le beau gosse, le gros bourrin, le timide, le déluré), ils sont immédiatement attachants, autant par leur naïveté que par leur façon d’être, à la fois bien différentes et complémentaires. Ils sont frais et cette fraicheur qui se dégage de leur jeu, on la doit sans doute au fait que, pour certains, il s’agissait ici de leur premier rôle au cinéma. Au départ, les producteurs avaient pensé à des acteurs bien plus célèbres pour incarner des personnages, tel que Eddy Murphy, Denzel Washington ou encore Wesley Snipes. C’est d’ailleurs en pensant à eux que les rôles ont été au départ écrits. Mais il y a fort à parier que la sauce aurait bien moins pris et que l’ensemble aurait été bien moins spontané. A noter la présence du regretté John Candy (Maman j’ai Raté l’Avion, Uncle Buck, Un Ticket pour Deux) dans un de ses derniers rôles, ce dernier décédant d’une crise cardiaque cinq mois après la sortie du film.


Rasta Rockett n’étonnera pas par le déroulement de son scénario. Nous sommes ici dans quelque chose d’extrêmement formaté, afin de parler à un large public, quel que soit son âge. Si on regarde sa construction, nous sommes dans tout ce qu’il y a de plus classique. Mais là où il fait fort, c’est qu’il arrive malgré tout à nous tenir en haleine. On se doute de comment toute cette histoire va finir, mais on a envie d’y croire car on est porté par son ambiance si particulière. Même lorsqu’on a déjà vu le film, la sauce reprend à chaque fois car tout a été pensé pour cela. La réaction aura d’ailleurs été sans appel auprès de nos marmots à peine le générique de fin retenti puisqu’un « On pourra le revoir ? » a immédiatement fusé. Pourtant, la mise en scène de Jon Turteltaub (Ninja Kids, L’Amour à tout Prix) n’a rien d’exceptionnel. La photographie est assez lambda, les cadrages sont basiques, les scènes de bobsleigh sont loin d’être intenses, il y a pas mal d’anachronismes, … Mais la magie Disney opère malgré tout grâce à cette ambiance cool qui se dégage du film, et ce en partie grâce à l’excellente bande son très reggae qui va rythmer les aventures de nos quatre héros pleins de fougue. La bande son du film est d’ailleurs devenue très populaire en France, en Angleterre, au Canada et bien entendu aux États-Unis, grâce à la chanson I Can See Clearly Now de Jimmy Cliff. Le succès au cinéma fût immédiat, le film rapportant pas loin de 155M$US pour un budget dix fois moins important. Lors de sa sortie, ce fût d’ailleurs le plus gros succès Disney pour un film live.


Rasta Rockett fait partie de ces œuvres cultes de Disney. Même si techniquement parlant, le film n’a rien d’extraordinaire, il n’en demeure pas moins un excellent feel good movie qui fait du bien par là où il passe.


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cherycok
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le 28 févr. 2020

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