Explosif et haletant, Ready Player One est un film qui nous transporte de la première à la dernière minute. Doté d'effets spéciaux absolument monstrueux et d'une intrigue saisissante, la dernière œuvre en date de Steven Spielberg ne déçoit pas. J'avais dévoré, il y a quelques années, le roman d'Ernest Cline et son adaptation m'a permis de retrouver absolument toutes les sensations grisantes que j'avais éprouvé durant ma lecture. Malgré quelques facilités, certains raccourcis trop simples et des personnages trop manichéens, Ready Player One est une petite bombe visuelle qui nous tient en haleine pendant plus de deux heures. On se prend très vite au jeu de la quête qu'est celle de Wade et de ses amis. De plus, les références incalculables à la pop culture sont un tel plaisir à découvrir qu'on ne peut qu'être totalement conquis par ce long-métrage.
J'ai trouvé les premières minutes absolument dingues. Les scènes d'ouverture sont déconcertantes dans le meilleur des sens grâce à l'imagerie époustouflante qui en découle. Steven Spielberg a usé et abusé de la 3D avec grandeur et brio. L'univers de l'OASIS est mis en avant avec soin, acuité et énormément de détails. J'ai eu l'impression qu'on avait extirpé les souvenirs que j'avais du roman pour les transposer à l'écran tant ce monde virtuel correspondait à mes attentes et était minutieusement réfléchi. Nous faisons face à des plans incroyables, colossaux et impressionnants qui m'ont presque donné la chair de poule. À partir de là, impossible pour nous de quitter le récit. Nous sommes immédiatement plongés au cœur des aventures de Wade et, tel un jeu vidéo qui nous rendrait dépendants, on ne veut en sortir qu'une fois le dernier niveau atteint.
Les protagonistes qui peuplent cette histoire m'ont beaucoup plu. On s'attache sans aucune peine à Parzival/Wade, Art3mis/Samantha et les joueurs du top 5. Leur conquête devient la nôtre et on s'approprie très facilement leurs émotions. Néanmoins, j'ai trouvé qu'ils n'étaient peut-être pas assez creusés ou approfondis. Certes, ils possèdent tous une place bien distincte et extrêmement utile au récit, mais j'étais presque plus lié à leurs alter-égos virtuels qu'à leurs équivalents réels. Il m'a manqué un petit quelque chose pour pouvoir complètement être conquis par leurs personnalités. Je ne remets aucunement en question le bien-fondé leurs motivations et leur cohésion, bien au contraire, mais j'aurais aimé en apprendre encore plus sur le caractère de chacun. Ils nous inspirent tous énormément de sympathie et parviennent à nous tirer quelques sourires, mais l'étincelle était absente. Il en va de même concernant les anti-héros qui sont, eux, beaucoup trop lisses et remarquables au premier coup d’œil. L'aspect bons et mauvais personnages est beaucoup trop souligné et évident. J'ai de plus en plus de mal avec ce côté ultra manichéen concernant les films du genre et Ready Player One n'échappe malheureusement pas à la règle.
Il en va de même vis-à-vis de l'intrigue. Bien que j'en suis complètement tombé amoureux, il n'y a pas de grands retournements de situation qui viennent bouleverser nos attentes. L'histoire s'avère être, fondamentalement, assez linéaire et claire. Tout se déroule comme on le spectateur s'y prépare. Néanmoins, si cette impression mérite d'être remarquée, je tiens à préciser que j'ai énormément apprécié l'intrigue et le fil conducteur du film. On se laisse indéniablement aller pendant deux heures à ce grand-huit grandiose qu'est Ready Player One. Comme dit précédemment, je pense que les nombreuses références à la pop culture des trente dernières années jouent énormément sur l'appréciation du film. Certains renvois à des classiques sont tout bonnement prodigieux. Personnellement, je suis encore scotché et ébloui par l'énorme clin d’œil (pour ne pas dire hommage) fait à Stephen King, l'un de mes auteurs favoris. La scène phénoménal dans laquelle il se produit est simplement fabuleuse est restera certainement dans les annales. La forte dose de nostalgie que porte Ready Player One en son sein est juste éblouissante et ravira, j'en suis sûr, les âmes de tous les geeks et autres mélancoliques de cette époque passée.
La conclusion du film m'a complètement comblé. En mêlant surprises, émotions, souvenirs et une petite dose de philosophie sur les bienfaits et dangers du virtuel, la fin de Ready Player One est hautement satisfaisante. Elle pousse à la réflexion tout en restant loin de tous jugements et rentre, finalement, complètement dans l'ère du temps et les questionnements actuels sur une société de plus en plus dématérialisée. Steven Spielberg a su utiliser le roman d'Ernest Cline pour en tirer le meilleur et l'imposer comme un véritable miroir de notre présent en pleine digitalisation.
En résumé, malgré ses quelques points noirs (malgré tout bien supportables), Ready Player One est un film que je recommande chaudement. On ne voit absolument pas le temps s'écouler lorsqu'on contemple l'OASIS et qu'on l'explore aux côtés de Wade et son équipe. Cette machine à remonter le temps nous permet de découvrir un futur vintage qui nous laisse pantois et nous émerveille grâce à ces effets spéciaux tout simplement électrisants. Il me tarde désormais de découvrir le dernier roman d'Ernest Cline, Armada, prochainement adapté au cinéma également étant donné l'étendu du succès de Ready Player One !
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