C'est difficile de parler de Ready Player One, et c'est difficile de parler de Steven Spielberg en général. En 71 ans de vie et 32 films (Ready Player One compris), le bonhomme s'est attiré autant d'amour que de haine tout du long de sa carrière, des fois à raison, mais très souvent à tort, et Ready Player One est un de ceux-là.


Restons cependant objectifs : oui, Ready Player One a quelques défauts par-ci par-là, principalement 3 en fait :
-La romance entre Wade et Art3mis est un brin forcée et expédiée, et trop cheasy.
-Il y a quelques facilités dans le scénario.
-Certaines lignes de dialogues ne sont franchement pas brillantes.
Mais qu'on se le dise : ces 3 défauts gâchent à peine 0,5% du film, et les 99,5% restants sont justes incroyables et relèvent carrément du génie par moments.


Car oui, disons-le tout de suite, Ready Player One est un excellent film, un des meilleurs de l'année, sans l'ombre d'un doute.


C'est visuellement incroyable, les phases dans le monde réel comme celles dans l'Oasis, la scène de la course contient à elle seule parmi les plans les plus dingues que Spielberg ait filmés de sa carrière, et la bataille finale contient elle aussi son lot de dingueries visuelles, et en ce qui concerne la partie dans le monde réel, je citerais le plan où Wade met le casque VR pour la première fois du film et celui où il court vers un bâtiment des Piles avant d'en fuir l'écroulement, provoqué par plusieurs explosions. J'aimerais pouvoir parler de tous les plans les plus incroyables du film et de toutes les trouvailles visuelles plus en détails, mais je préfère vous laisser la surprise du reste, et aussi éviter de devoir faire une critique longue de 349 pages. Et il y a aussi UNE scène, UNE séquence juste incroyable, juste parfaite. Je ne dis pas laquelle, mais quand vous verrez le film, vous saurez de quoi je veux parler. Ready Player One est une claque visuelle, et j'irais même jusqu'à dire une révolution, au moins aussi importante et impressionnante qu'Avatar.


En ce qui concerne l'histoire, c'est là aussi tout bonnement excellent, mais pas non plus exempt de défauts, comme je l'ai dit plus tôt. Le récit du film, dans sa globalité, reste extrêmement simple, ça n'est jamais qu'une histoire d'un héros qui doit récupérer un objet sacré, mais c'est traité avec tellement d'intelligence et de finesse ! Ready Player One est une véritable invitation à l'imagination, à la création, à la célébration de la pop-culture pour tout ce qu'elle peut avoir de bons comme de mauvais, il ne dit jamais qu'il faut la consommer à foison et dire merde aux rageux, mais il ne dit jamais aussi qu'il faut la condamner parce qu'elle vampirise potentiellement la jeunesse actuelle, le film est dans un entre-deux juste parfait, juste, et en aucun cas confortant ou moralisateur. C'est une lettre d'amour à la pop-culture, fait par, avec et pour des amoureux de celle-ci.
Vous pouvez d'ailleurs être rassuré tout de suite, le film ne fait pas dans le namedropping de références-qui-titillent-le-geek-fan-de-pop-culture-qui-est-en-nous abusif. Oui, le film namedrop par moments, mais c'est son univers qui veut ça : les personnages ont grandi avec l'Oasis, avec cette avalanche de pop-culture, c'est d'ailleurs pour ça que les seuls personnages à en faire sont les personnages les plus jeunes, et les seuls adultes à en faire sont Nolan Sorrento (interprété par un Ben Mendelsohn juste brillant dans le rôle) et l'équipe d'analyse de IOI, et ils le font pour justement amadouer les jeunes, et le peu de références un peu « In your face » présentes dans le film passent sans problème, dans la mesure où vu que c'est tout le principe de l'Oasis que de réunir toute la pop-culture existante, le « In your face » était tout bonnement inévitable, et ça se sent que les scénaristes et Steven Spielberg ont vraiment fait en sorte de le faire avec le plus de parcimonie possible.


Si je devais citer un seul vrai bémol, un truc qui m'a un peu déçu, c'est que certains plans auraient gagnés en intensité, en classe et en potentiel de claque s'ils avaient été plus longs, mais ça c'est mes goûts personnels, le film n'en reste pas moins foutrement incroyable, le montage est d'ailleurs excellent, et les transitions monde réel/Oasis sont des purs bonbons pour les yeux, et je ne parlerais pas du mixage et du montage son, je dirais juste : la scène de la course. Vous verrez par vous-même, mais c'est juste grandiose.
La musique d'Alan Silvestri est un pur délice, cela va de soi, mais je dirais qu'il manque néanmoins un certain grandiose par moments, un grandiose du style... John Williams en fait. Oui je sais, le bougre bossait sur star Wars 8 et The Post pendant que celle de Ready Player One devait se faire, mais voilà, même si la BO composée par Alan Silvestri est géniale, j'aurais tout de même bien voulu voir ce que John Williams en aurait fait, et je regrette tellement que les musiques hypers classes des trailers (le remix de Take On Me, la reprise de Pure Imagination, et la musique orchestrale du trailer de la Comic-con de San Diego) ne soient pas dans le film (j'avais eu le même regret pour Tomb Raider et le remix de Survivor de Destiny Child présent dans le deuxième trailer).


Est-ce que Ready Player One est le meilleur film de Steven Spielberg ? Vu que nous vivons dans l'univers où il a aussi réalisé La Liste de Schindler, The Post, Munich et Minority Report, non, mais c'est clairement un de ses meilleurs films.
Est-il est le meilleurs film de l'année ? Non plus, vu qu'on a aussi eu droit à The Post, Three Billboards Outside Ebbing Missouri et The Shape of Water cette année, mais il en fait partie.
Est-il est le film visionnaire et révolutionnaire qu'on nous vend dans chaque critique presse et dans tous les trailers ? Seul l'avenir nous le dira, mais la réponse est oui à 99,9% de chances, car clairement, la dernière fois qu'on a vu une telle claque visuelle, c'était Avatar.


Ready Player One fait partie de ces films qui m'ont hypé pendant des mois, et dont le résultat final est encore meilleur que ce que j'espérais et que ce dont j'ai pu rêver, c'est l’œuvre d'un véritable maître du cinéma, une leçon de mise en scène de 2h20, et une lettre d'amour au cinéma, à la pop-culture, à la création, et à l'imagination.

ThomasRegnier
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le 30 mars 2018

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Thomas Regnier

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