Du futur et un retour.. ou Spielberg contre Disney

Monsieur S. n'est plus à défendre lorsqu'il s'agit de raconter l'histoire d'un groupe d'amis combattant le mal.
Cependant en 2018, garder les archetypes des 80's comme :
Le (copain/ine) noir souriant et un peu bête servant seulement de faire valoir, la fille timide qui prend confiance juste sur un compliment du héros, le méchant simplement méchant car adulte (versus enfant) et tous ces poncifs c'est vraiment décevant,...
ou peut-être que j'ai vieilli et que je ne vois plus les choses de la même façon, car il est vrai que même avec ses défauts le film arrive à nous entraîner dans son déroulement et on se plaît à suivre les aventures de nos acolytes, jusqu"à cette fin archi-vue et cette phase de fin minable.


Visuellement, Spielberg réussi un tour de force sur ce qui sera sûrement le futur du cinéma, la performance capture couplée au cgi, ce qui garde des émotions humaines et permet de créer n'importe quel univers crédible. Faits que Zemeckis a essayé de faire depuis un petit moment (la frontière est ténue entre hommage et pompage par Spielberg, encore car merci "Retour vers le futur 2" ;)).
En revanche attention car on tombe parfois dans ce gloubi boulga illisible et vomitif de l'action à outrance et sans originalité digne des Marvel, notamment dans la looongue bataille au 3/4 du film.


En ce qui concerne les multiples références, parfois brillantes, jouissives et subtiles, respectant les connaisseurs, et trop souvent appuyées, lourdes et surexpliquées prenant même les néophytes pour des idiots (cf Buckaroo Banzaï). Je n'ai vu le film qu'une fois et je suis peut-être passé à coté de plusieurs, mais pas de trace ni des Tortues Ninja, ni de He-Man (Les Maîtres de l'Univers), ni de Star Wars (peut-être pour des problèmes de droits mais bon..), et j'en passe (Dragon Ball Z, GI Joe...), je ne parle même pas des jeux-vidéos et films "classiques" oubliés ainsi que les sneakers (pas un seul clin d'oeil à part Parzival qui porte des pseudos Converse "Chuck Taylor" All Star basses), ça fait quand même bien tâche pour les trentenaires et encore pire pour les quadras quand on parle de Pop culture.
Je n'arrive pas à savoir si S. fait ce film pour les 80'ers nostalgiques ou pour mettre à niveau les jeunes sur la culture des 80', car comme dit plutôt on reste à la frontière entre deux visions,et la fusion n'est pas très réussie ni crédible comme dans le film.


Pour finir, contrairement à George Miller qui était revenu lui aussi à 70 ans sur ses terres pour remettre les pendules à l'heure dans son genre et même dans l'histoire du cinéma en général, Spielberg revient mais à moitié en ne réussissant pas à mettre une grosse claque, car il refait simplement ce qu'il sait faire (et c'est déjà du haut niveau il faut bien l'avouer, même si le niveau général est bien bas depuis de nombreuses années dans les blockbusters) mais en plaçant une petite pierre pour le futur en ce qui concerne les effets spéciaux et de faire travailler les acteurs (motion capture/ cgi) car sur ce point c'est très beau, une peu comme l'avait fait Jurassic Park à son époque mais en moins puissant.


En résumé, Spielberg nous raconte encore une histoire entrainante, spectaculaire/ esthetique et un peu émouvante (pour les plus jeunes/naïfs) mais sans surprises ni prise de risque et même en pompant un peu trop ses pairs du genre et de la pop culture (surtout Zemeckis) sans digérer ni réinventer les concepts bref sans avoir une vraie identité (pour les plus critiques).
Pourtant on ne peut pas renier et bouder son plaisir quand au coté positif, humain et rassembleur des films de S. et d'ici Parzival et son équipe, ce qui s'oppose à nos sociétés occidentales capitalistes actuelles qui ont tendance a vouloir diviser les gens et à les rendre cyniques et idiots, du point de vu de l'industrie du cinéma Spielberg s'oppose à tous les blockbusters du Hollywood contemporain et donc à Disney (cf Star Wars et Marvel) eux aussi cyniques et idiots et pour ça merci !

MathiaJOG
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le 3 avr. 2018

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MathiaJOG

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