Pas vraiment envie de verser ici sur une nouvelle analyse de la société du spectacle et de la pop culture à travers le regard que Ready Player One pose (ou pas) dessus. A ce point, tout le monde à un avis sur la question, et ce film aura au moins eu le mérite de questionner le sujet, même si c'est plus par les débats qu'il a provoqué que par le propos du film lui-même.


L'ami Steven réédite son ambition très Jurassic Park de parler de lui et de son rôle de pilier de la culture populaire. Il se met presque directement en scène en gros producteur d'une "usine à rêves" relativement idéalisée, même si en danger face aux méchants financiers. Car oui Spielberg = Halliday = John Hammond. Problème, il réussit à faire encore moins d'auto-critique dans ce film que dans celui de 1995.


On a beaucoup parlé de ces innombrables références qui alourdissent vraiment la lecture des séquences in game. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'elles les gâchent mais, clairement, le trop plein nuit à la réalisation plutôt réussie de ces scènes.


Le vrai problème de ce film est sans doute plus terre-à-terre. Il tient surtout dans le manque d'application à tisser des liens simples mais forts entre ses personnages. On ne croit pas à l'amour entre les deux héros, ni dans le désir de vengeance de l'héroïne. La méchante corporation est beaucoup trop bête et brutale pour être crédible (quel gâchis de faire de Ben Mendelsohn un antagoniste aussi peu dangereux) et la "résistance" sans identité.


Petit tacle au passage pour une VF vraiment peu soignée avec notamment les voix de Halliday façon idiot du village et la platitude du personnage de Aech (pas aidée par son écriture).


Concluant son propos sur un sujet complexe par un "il faut être un peu plus dans le réel, genre 2 jours par semaine" tiède et moralisateur, Ready Player One ne réussit ni à raconter une chouette histoire, ni à apporter de l'eau au moulin du questionnement autour d'un divertissement omniprésent et cache-misère d'une société malade.


Heureusement que les divertis s'en sont parfois chargés pour lui !

Mafelele
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le 5 janv. 2021

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Antoine Maf

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