Je vais vous (et m’) épargner l’intro sur Pixar, Toy Story Ratatouille Wall-E Là-Haut fin de cycle nouveau cycle tout ça. On sait que Pixar c’est de l’animation de qualité à tous les niveaux et pas seulement visuel.
Alors qu’en est-il de ce Rebelle (Brave en VO, la traduction me fait un peu tiquer, on aurait pu avoir Courage ou Bravitude par exemple, mais peu importe) ?
Eh bien pour commencer cette critique sans spoil, parlons d’abord du premier aspect qui frappe : visuellement c’est splendide. On s’extasie à chaque fois mais avec Pixar impossible d’être blasé, les décors sont d’une qualité remarquable, la végétation tortueuse, luxuriante et verdoyante d’Ecosse est représentée avec un niveau de détail assez hallucinant et aide vraiment à installer l’univers. Les personnages un peu plus cartoonisants d’aspect sont comme toujours animés avec soin ce qui fait que jamais un de leurs mouvements ne choque, et la chevelure de l’héroïne est aussi folle que la végétation Ecossaise. Pixar flatte la rétine, c’est indéniable, c’est beau et sans faute de goût. Les compositions de Patrick Doyle, sans être inoubliables, achèvent de poser l’ambiance, lui qui n’en est pas à ses débuts question musique celtique (il est Ecossais, faut dire). Bon, on aurait pu se passer des chansons par contre.
Pour en venir au scénario, le nuancement est de mise. L’intrigue tombe un peu trop dans le classicisme, c’est linéaire, sans rebondissements, aventures parallèles. Le pitch nous explique que la princesse Merida refuse de se plier aux traditions du Royaume d’Ecosse, le twist arrive assez vite et à partir de là, l’histoire file droit vers sa (prévisible) conclusion pendant une bonne heure et quart sur les 1h35 de film, sans jamais dévier de sa route.
Les personnages sont, eux, assez consistants pour être crédibles, mais là non plus le tandem Disney-Pixar n’est vraiment allé chercher l’originalité.
Le film n’a en fait pas la folie créatrice d’un wall-E ou de Là-Haut sur ces points.
J’ai, de plus, moins apprécié la morale sous-jacente que dans d’autres films du studio Pixar. Alors après on peut nuancer, l’émancipation de la princesse le refus les conventions tout ça, pour s’en tenir à ce qui apparaît dans le pitch, c’est vrai ça a déjà été traité dix mille fois, mais l’écologie aussi pour ne prendre qu’un exemple et ça n’empêche pas le sujet de faire mouche dans Wall-E (alors que c’est encore plus casse-gueule vu la quasi overdose qu’on peut en avoir dans l’actualité). Le problème se situe donc vraiment au niveau du scénario.
L’autre force du film, si elle ne se trouve pas dans l’histoire contée, est en revanche dans l’humour, l’omniprésence des facéties visuelles dont Pixar a le secret, par les trois frères muets notamment et d’autres sous le scellé du spoiler, type de personnage (le muet) cher au studio. Car la bande-annonce pouvait donner quelques doutes et faire penser à un Disney plus qu’à un Pixar, avec un enchainement de gags un peu gratuits (bon, on a l’impression que c’est le mal mais j’adore Disney), mais, ouf de soulagement, les film distille des traits d’humour très fins et soignés.
Disons le sans ambages, Rebelle ne restera pas dans les mémoires comme le meilleur Pixar et manque d'âme, il est regrettable qu’intrigue et personnages ne soient pas aussi fouillés que dans certains autres films du studio (ce qui n’empêche pas la légèreté, Ratatouille en est l’exemple).Pour autant pas de quoi s’alarmer, il n’est pas catastrophique non plus, on n’est pas devant Cars 2. On passe bon moment et comme devant tout Pixar on rit beaucoup, et on est toujours dans le haut du panier de l’animation.