En quinze ans de longs-métrages, la boîte à la lampe sauteuse nous avait offert une multitude de petites merveilles, parfois inégales entre elles mais toujours à la pointe du progrès et capable de nous procurer une émotion bien palpable. L'aventure Pixar au cinéma avait commencé en 1995 avec les mésaventures d'un cowboy old school et d'un spationaute new age pour se poursuivre encore aujourd'hui, même si un constat franchement amer se profile à l'horizon. Car si "Toy story 3" marquait de la plus belle des façons la fin ce que l'on pourrait appeler l'âge d'or de la firme, les projets suivants laissent franchement perplexe (que des suites quasiment), annonçant une nouvelle ère basée principalement sur le profit et les entrées en salle. Chapeauté par Brenda Chapman (première femme à la tête d'un film Pixar) avant que cette dernière ne soit relegué au second plan pour des raisons floues, "Rebelle", derrière sa facade gentiment progressiste donne une idée de la future orientation de Pixar, bien plus proche désormais de "Raiponce" que de "Wall-E". Du "Braveheart" animé que l'on pouvait rêver, il est en fait question d'un semi-remake de "Frère des ours", l'iconographie celtique n'étant au final pas au service d'un récit d'aventure mais d'une histoire d'amour filiale contrariée. Prometteur dans sa première demie-heure, grâce à un humour efficace (la scènes des prétendants), au personnage attachant de Merida, sorte d'anti-thèse de Blanche-Neige et surtout à une tenue graphique époustouflante (on en prend plein les yeux), le film de Mark Andrews (et de très loin celui de Brenda Chapman) fini malheureusement par tomber dans une certaine platitude, la faute à une histoire pas franchement palpitante et à une absence totale d'inovation même s'il faut reconnaître que l'ensemble se laisse regarder sans déplaisir et offre de beaux moments, notamment dans ses rapports entre une jeune fille reniant sa condition de future épouse et une mère voulant ce qu'il y a de mieux pour sa fille, apportant un regard assez amusant sur la lutte des sexes, les hommes étant décrits comme de grands gamins braillards pendant que les femmes exercent le véritable pouvoir. Anecdotique donc, mais le pire reste peut-être à venir.