Le script est con, une intrigue fadasse (…) un film d’action insipide, à l’image de sa distribution

Une archéologue américaine se rendant sur un lieu de fouilles à la frontière Algérienne se retrouve prise en otage par des terroristes islamiques. Heureusement pour elle, son mari (membre des Marine), en collaboration avec un agent anti-terroriste de la BCIJ (Bureau Central d’Investigations Judiciaires, la version marocaine du FBI) et le consul américain au Maroc vont s’allier pour tenter de la sauver.

Il s’agit du premier long-métrage pour Hicham Hajji, si son nom ne vous dit rien, il a officié en tant que producteur exécutif (pour la partie marocaine) sur la série télévisée Le Bureau des légendes, sans doute est-ce pour cela qu’il a voulu réaliser un film sur le terrorisme et mettre en lumière son pays (le Maroc) dans la lutte antiterroriste.

Une production 100% ricaine, tournée quasi intégralement au Maroc (en dehors des rares plans tournés à L.A. ou à N.Y.), avec une équipe essentiellement marocaine, il faut l’avouer, c’est assez rare dans le paysage cinématographique marocain pour être souligné. Et ce qui retient tout de suite notre attention, c’est sa surprenante distribution, on l’on retrouve aussi bien des têtes d’affiches que des acteurs… has-been. Avec dans les rôles principaux : Andy Garcia, Martin Donovan, Gary Dourdan, Robert Knepper et le plus WTF, la présence de Samy Naceri.

Sauf qu’il ne suffit pas d’aligner un casting de "stars" pour parfaire un film. Redemption Day (2021) en fait d’ailleurs les frais et l’on ne peut décidemment pas s’inventer réalisateur et Hicham Hajji vient nous le prouver. Le script est con comme pas possible, une intrigue fadasse et bidon, portée par une mise en scène absente et lénifiante

On ne pourra même pas se rattraper sur le casting qui alterne d’un côté, des acteurs qui cachetonnent et de l’autre, des comédiens peu convaincants. Andy Garcia dans le rôle du consul américain à Rabat n’apparait que 4 ou 5 fois en tout et pour tout (quand il s’agit de cachetonner pour payer ses traites…), mais la palme revient à Robert Knepper qui n’apparaît que 75 secondes (montre en main, j’ai chronométré !), c’est à se demander quelle était sa réelle utilité au film, si ce n’est de rajouter un énième nom connu sur l’affiche pour mieux vendre le produit auprès de spectateurs crédules. De leurs côtés, Gary Dourdan & Martin Donovan sont aux abonnés absents et peinent réellement à convaincre. Mais le film vaut le coup d’œil ne serait-ce que pour l’hilarante prestation de Samy Naceri dans le rôle du chef de la branche algérienne de Daesh (qui ressemble plus à un livreur Uber Eats qu’à un chef terroriste).

Le film pâtit d’un gros manque de crédibilité, entre le consul américain au Maroc qui accepte que le mari de l’otage soit en tête de file pour sauver sa femme (ridicule), Brice Bexter dans le rôle de l’agent antiterroriste tout chétif (30ans avec ses faux-airs de Pierre Niney), le complot pétrolier, les djihadistes qui ressemblent plus à des blédards de La Courneuve qu’à des terroristes (mention spéciale au terroriste à l’accent marseillais, je vous laisse juger par vous-même à la 45ème minute), sans parler de la BCIJ avec le sosie de DJ Khaled (capuche et lunette) qui bidouille sur son PC portable comme s’il jouait à Minecraft.

Bref, un film d’action insipide, à l’image de sa distribution. Une production qui se repose uniquement sur ses têtes d’affiche, à défaut d’avoir une intrigue et une mise en scène qui vaillent la peine que l’on s’y attarde. Des dialogues absurdes et des séquences invraisemblables auxquelles on n’y croit pas. Un DTV fade, sans âme, avec ses acteurs qui cachetonnent et dont seul le cigare d’Andy Garcia peut s’enorgueillir avoir le meilleur rôle…

► http://bit.ly/CinephileNostalGeek ★ http://twitter.com/B_Renger ◄