Noir et blanc futuriste

Un an après la sortie de Sin City (Rodriguez, Miller, 2005) sortait ce film d'animation en noir et blanc, dont la gestation a duré six années. Une proposition de cinéma d'animation plus adulte qui n'avait malheureusement pas attiré grand monde dans les salles (241 217 entrées).

Renaissance joue habilement sur les nuances de noir et de blanc, mais aussi les codes du film noir. Car si le film se déroule en 2054, il n'a pas grand chose de futuriste. Les écrans tactiles et les tenues d'invisibilité à la rigueur, des voitures légèrement modifiées (mais pas volante), des moyens de surveillance pas si éloignés de ce qui se faisait en 2006 et un Paris qui a quelques modifications par ci, par là. Quant à l'enquête, elle mène le héros vers une société pharmaceutique type LVMH.

La science-fiction vient à la rigueur de là, puisqu'il est question d'immortalité. Il est d'ailleurs assez ironique qu'un film sorti l'année suivante et dont la gestation fut bien plus courte puisse avoir un sujet et une ambiance aussi similaire. En l'occurrence Chrysalis (Julien Leclercq, 2007) qui se déroule aussi dans un univers futuriste très contemporain et se déroulant dans le milieu de l'esthétique. Renaissance se révèle au passage plus convaincant que le film de Leclercq, notamment au niveau de son scénario.

Le film baigne surtout dans une ambiance de polar, avec l'enquête qui prédomine, plus que l'univers qui gravite autour finalement très contemporain (ce qui n'est pas un souci, tout ceci nous renvoyant à notre quotidien). L'animation et son parti-pris tiennent bien le choc avec les années, même si les visages manquent parfois d'expressivité.

Renaissance est donc un beau et bon divertissement, avec suffisamment de rebondissements pour tenir le spectateur en haleine.