Disons le d'entrée de jeu : j'apprécie le cinéma de Spielberg sans pour autant adorer l'ensemble de son oeuvre. Si Duel m'avait marqué pour son audace furieuse, La Guerre des Mondes m'avait laissé un souvenir plus mitigé.
D'une manière générale, je retiens de Spielberg qu'il est le cinéaste des rêves d'enfants. Dans toute sa filmographie, le réalisateur s'amuse à réanimer des jouets sur grand écran : du camion diabolique à l'aventurier intrépide en passant par le tyrannosaure.
Sauf que bizarrement dans Rencontre du 3ème Type, la magie n'opère pas. Alors fallait-il voir ce film à sa sortie pour l'apprécier ? Ou plus jeune pour profiter de l'insouciance de l'enfance ? Difficile à dire. Quoi qu'il en soit, rentrer dans ce film a été pour moi une épreuve, et j'ai presque eu la sensation d'être face à une ébauche d'E.T. La faute à des dialogues peu naturels, à une scène d'exposition trop longue et à des effets spéciaux douteux. Car il faut le dire : ce film a mal vieilli. Certains me répondront qu'il date de la fin des années 70, époque où les trucages étaient forcément moins développés qu'aujourd'hui. Je leur répondrais que 2001, sorti 9 ans plus tôt demeure toujours pertinent aujourd'hui sur le plan visuel.
Ce qui sauvera le film, c'est finalement sa réalisation.
Par exemple, le traitement de l'obsession du personnage principal pour la Devils Tower donne une dimension surréaliste intéressante au métrage.
Dans un autre registre, la scène la plus réussie est celle de la capture de l'enfant par les extra-terrestres. L'irruption du surnaturel au sein du foyer est parfaitement orchestrée, tant au niveau du rythme que de la mise en scène. On ressent quasi-physiquement la sensation de perte de repères du personnage de la mère, dans un chaos de lumières, de fumées et de dérèglements électroménagers.
D'ailleurs c'est quand il suggère la présence des extra-terrestres sans les montrer que Spielberg est à son meilleur.
A contrario, il aurait pu nous épargner ses aliens sortis de la pub des produits laitiers en guise de final.
Note : 4.5/10