Va, vois, deviens.
Le voilà enfin vu, ce hit de SC, deuxième du top 111 dont je ne connaissais même pas l’existence avant de vous rejoindre… La guerre, l’histoire, la violence et le cinéma ont toujours cheminé...
le 18 févr. 2014
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Fliora, que fais-tu là à creuser dans le sable?
Je cherche une arme pour aller faire la guerre.
Fliora, pourquoi veux-tu partir?
Je veux rejoindre les partisans et me battre.
Fliora, pourquoi tu ris?
Parce que je regarde Glasha.
Fliora, pourquoi tu pleures?
Parce que je viens de comprendre.
Viens et vois par toi-même ce que les hommes sont devenus. Les vies de simples gens basculent dans la terreur et l'effroi. Les Enfers ont englouti l'innocence.
Après un prélude façon conte d'aventure, Come and See nous plonge petit à petit dans l'horreur et la folie. Voyage initiatique cruel où le jeune Fliora va changer à tous les niveaux, d'un jeune homme qui peut encore sourir à un presque vieillard fou qui en a déjà assez vu. Come and See raconte la Biélorussie, sa nature, ses forêts, ses villages, ses fermiers modestes, dans le contexte d'une guerre que personne n'a demandé. Presque en documentaire, à travers le regard de Fliora, nous observons les ravages de la guerre sur les âmes, en gros plans. L'immersion est telle qu'on est submergé par plein d'émotions: peur, rage, dégoût, tristesse,... Rien ne nous est épargné, et même si beaucoup de choses se passent en hors-champs (ou presque), la musique d'Oleg Yanchenko et ses ambiances sonores auront raison de nous. Là est la beauté de ce film dur qui ne sombre pas dans une surenchère de la violence. Elle n'a pas besoin d'être accentuée car malheureusement nous la connaissons. Elem Klimov a su mettre en images des crimes abjects qui n'auraient pas pu être commis par des êtres "humains". Pour cela il a utilisé des souvenirs de survivants, des témoignages, des archives, ainsi que des acteurs amateurs pour un rendu plus réaliste et marquant. On ne peut imaginer comment le jeune Aleksey Kravchenko (Fliora) a vécu cette expérience traumatisante.
Fliora, pourquoi tu t'acharnes?
Parce que je veux revenir en arrière et tout oublier.
Dans le défoulement final, on pense au titre originalement proposé: "Kill Hitler", et on se demande alors: Jusqu'où? Lequel? Y'en a-t-il vraiment qu'un seul? Ou peut-il y'en avoir un en chacun de nous? Quand on voit la facilité avec laquelle les gens peuvent haïr leur prochain, tout peut arriver... Et c'est pour cela que ces films sont importants, pour se rappeler que la violence n'apporte que malheurs, que la haine engendre des monstres et qu'il faut sauver l'enfant en chacun de nous.
Sur ce, Peace!
Oh, the wind, the wind is blowing
Through the graves the wind is blowing
Freedom soon will come
Then we'll come from the shadows
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes 2019: Run Run Run... et 2021: Demain c'est loin, alors matons des films !
Créée
le 28 déc. 2019
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2 commentaires
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