Le Vietnam a généré des films cultes voir des oeuvres à jamais gravées dans l'inconscient collectif cinéphile. On pense immédiatement au Full Metal Jacket de Kubrick, au Platoon d'Oliver Stone, au Hamburger Hill de Jon Irvin ou encore au Voyage au bout de l'enfer de Michael Cimino, tous aussi réussis que cette guerre a pu être exploitée sur grand écran avec plus récemment La ligne rouge du généralement soporifique Terrence Mallick ou Tigerland de Joël Schumacher qui avait révélé un Colin Farrell bluffant au public. Et pour autant de réussite, beaucoup de petits films sans profondeur qui se complaisaient dans une action décérébrée. C'est avec tout ce lourd bagage que j'attaquais donc Rescue Dawn de Werner Herzog, un direct to DVD dont j'avais entendu beaucoup de bien.
Sans surprises, je découvrais une bande de jeunes aviateurs un peu con-cons, avec un ego culminant à plus de 25000 pieds pour ce qui s’annonçait être un bon cinéma sponsorisé par TF1 Vidéo. Rien de bien entrainant. Un Christian Bale qui a déjà prouvé qu'il était un bon acteur dans un rôle qui semble être celui d'un casse-cou vantard de seconde zone.
Erreur car c'est en rentrant dans le vif du sujet et lorsqu'arrive la période de détention de ce pilote en pleine jungle du Laos que le film démarre vraiment. Rien de bluffant dans la caméra d'Herzog si ce n'est le trio d'acteurs composé de Bale qui est encore une fois impeccable mais aussi de Steve Zahn**Texte en gras** et de Jeremy Davies, le Daniel Faraday de Lost. Le jeu des trois est tout simplement impressionnant (jusqu'au kilos perdus pour l'occasion) et la folie de la détention qui les guette ajoute au suspense de l'ensemble. Une évasion bien racontée et bien préparée qui réserve son lot de surprises et qui tiendra donc en haleine jusqu'à son dénouement.
Après, la fin vient tout plomber puisqu'on tombe dans l'excès grandiose du film patriotique américain plein de bons sentiments musique à l'appui. On retombe dans le franche camaraderie inutile de l'introduction mais comme il ne s'agit là que de quelques minutes, on va pardonner et rester sur l'impression d'avoir vu un bon film plutôt qu'un film pas mal. Soyons généreux pour une fois tant le sujet aurait pu être casse-gueule.