Il y a, dans "Restless", une délicatesse proprement asiatique, qui le ferait virer du côté d'Ozu, plus que de celui des fantômes japonais - alors que précisément, il y en a un. On ne peut même plus appeler ce film un mélo, tant ce genre, avec ces figures codifiées, avance vers une intensification dramatique, un pathos délibéré.
"Restless" est un film d'acceptation - et non pas de résignation -, où la plupart des motifs sont esquissés, étouffés (la mort, la maladie), comme pour signifier leur essence, leur nécessité intrinsèque.
Tout se développe comme les saisons se succèdent, sans heurts, de manière transitoire (voir le concept japonais du "mono no aware" : littéralement l'empathie envers les choses).
C'est un film sans heurt, en mode mineur, à la manière d'un morceau de piano de Schumann, où les notes ne se heurtent pas, mais se développent avec une sereine tranquillité, tout en renvoyant à des notions tragiques.
JumGeo
7
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le 31 oct. 2012

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JumGeo

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