Ah ! Gus Van Sant ! Mon premier grand amour cinématographique. Je l'ai découvert alors que j'avais quinze ans avec Elephant, bien évidement. Et ce film m'avait laissé sans voix, perplexe, en état de choc. J'ai déambulé de ma chambre à la cuisine, de la cuisine au jardin, puis de nouveau, du jardin à ma chambre, et ce, pendant trente longues minutes de réflexion pour arriver à ce résultat : voila l'effet qu'un film doit faire, ça doit faire boum. Puis j'ai changé, j'ai grandi, j'ai regardé d'autres de ses films. Des nouveaux : Paranoïd Park, Harvey Milk. Des anciens : Good Will Hunting. Et là, je me retrouve face au télérama sortir, ma mère veut aller au cinéma. Je n'ai pas envie de revoir un film comme Elephant. Mais cela chatouille ma curiosité. Vous savez, la même sensation que lorsqu'on veut voir à quoi ressemble aujourd'hui notre premier amour. Alors, c'est décidé : nous irons voir le nouveau Gus Van Sant.

Je ne dirai pas que Gus Van Sant a grandi avec moi ou qu'il a compris ce que j'attendais de lui et pourtant ce fut presque le cas. Je ne voulais plus voir de violence, d'explosion, de pulsion morbide, au contraire, j'avais besoin d'un hymne à la vie et par cette histoire, triste en apparence, Gus van Sant, montre une jeunesse, fascinée par la mort, certes (ont-ils le choix ?), mais qui veut vivre et aimer. Alors, ils s'amusent de la Mort, vont aux enterrements de quidams, jouent et embellissent la future mort d'Annabel et parlent à un fantôme, pilote de guerre kamikaze.

Ce n'est peut-être pas le film de l'année, ni le meilleur film de sa filmographie. Mais c'est le film qui est arrivé au bon moment pour moi. Les acteurs sont aussi de jolies petites découvertes. La rafraichissante Mia qui fait oublier le Alice assez pathétique de Tim Burton, et Henry Hopper (le fils de, oui, oui), craquant et prometteur, qui tourne son premier film.
Eléonore_Tain
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le 2 juil. 2013

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Léo Iurillo

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