Always the bun
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le 4 avr. 2017
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James Ivory est un réalisateur délicat, aux plans raffinés qui en disent long.
Dans Retour à Howards'end, il propose une vision de l'Angleterre du XIXe siècle à travers l’observation de trois strates sociales : les pauvres, la working class de John Lennon dans Working class hero, les bourgeoises suffisamment aisées qui n'ont pas besoin de travailler (Emma Thompson, Helena Bonham-Carter) et les super bourges qui vivent de leurs rentes immobilières, possèdent de somptueuses demeures à Londres et notamment à Howard's End (Anthony Hopkins et sa famille).
Le film évoque de façon nuancée et pourtant assez radicale les interactions de ces classes sociales et les clivages existant entre les pauvre et les super bourges dans la société victorienne du XIXe siècle.
On n'est pas loin de la phrase de Don Salluste-De Funès dans la folie des grandeurs : "les pauvres, c'est fait pour être très pauvres et les riches, très riches, ça, c'est pour Salluste".
Le personnage d'Anthony Hopkins le dit d'ailleurs explicitement : "Il y a des riches et des pauvres et c'est très bien comme ça, on ne saurait inverser le cours des choses".
Bref, il ne fait pas bon être pauvre dans ce contexte social où "à 20 ans lorsque tu n'es pas en poste, tu risques de te retrouver au chômage toute ta vie". Heureusement, parfois, on trouve des âmes généreuses comme Emma Thompson et sa soeur...
Lent, posée, magnifique, la photo rappelle certains tableaux impressionnistes et les couleurs utilisées par Turner.
Le portrait brutal de la société clivée rappelle un peu l'ambiance de From Hell, la BD d'Alan Moore et le Docteur Jekyll et Mr Hyde de Victor Fleming, avec Spencer Tracy et Ingrid Bergman.
La propriété de Howard's End réveille les mesquineries des uns, la poésie des autres, le destin funeste de certains. C'est le lieu de convergence de toute les histoires.
Sublime.
Créée
le 20 févr. 2018
Critique lue 448 fois
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