Il est parfois difficile de prendre le recul nécessaire (surtout si la route est trop courte) pour parler d'un film dont l'aura et le nombre de visionnages s'avèrent considérables pour certains. Cependant, l'effort mérite d'être fourni.
Car tout ici (jusqu'au moindre détail) respire l'amour (oui, l'amour) du travail bien fait : un scénario astucieux et ambitieux, des comédiens dont l'investissement et la joie de participer à l'aventure transpirent à l'écran, une bande son héroïque et inoubliable (Alan Silvestri à la baguette et en très grande forme), le tout emballé par un Robert Zemeckis dont le talent de conteur explose littéralement.
Les répliques devenues cultes et les scènes d'anthologie (qui ne manquent pas) ne doivent pourtant pas occulter un point crucial qui explique la longévité et la popularité du film : Retour vers le futur est une véritable comédie fantastique (comme on en fait plus) menée par un duo d'acteurs en totale osmose : Michael J. Fox, fort d'un capital sympathie incontestable et d'une candeur enthousiaste et Christopher Lloyd, totalement azimuté et toonesque avant l'heure. Emblématique, la scène durant laquelle Lorraine invite Marty à la "féérie dansante des sardines" (sic) sous le regard médusé de Doc Brown est un sommet d'humour burlesque.
Filant à la vitesse de l'éclair, cette Madeleine de Prost n'a rien perdu de sa fraîcheur. Si les voyages forment la jeunesse, les voyages dans le temps semblent indubitablement la préserver.