Présent (dé)composé

Deuxième volet d'une trilogie palpitante Back to the future II commence là où s'achevait le premier épisode : Doc surgit de la DeLorean pour entraîner Marty et sa copine Jennifer dans le Hill Valley de l'an 2015. S'ensuivront un futur fourmillant de gadgets un brin superflus et un présent alternatif sous le joug du malfaisant Biff Tannen, le tout évoluant autour d'un almanach sportif rutilant.

Moins profond dans le traitement des personnages que le premier volet Back to the future II n'en demeure pas moins excellent sur le plan scénaristique et technique. C'est sans doute le film le plus jubilatoire et le plus culte de la trilogie, et celui dans lequel la trame narrative reste la plus aboutie. Jouant sur la reconstitution de trois époques ( un 2015 fluorescent, un 1985 apocalyptique et un 1955 reprenant des séquences majeures du premier opus sous un angle différent ) ce petit bijou d'écriture file la démonstration scientifique via le délirant Doc et le film d'aventures via le sympathique Marty. Bien que ce deuxième volet soit moins une affaire de reconstitution pure qu'une prouesse scénaristique l'ensemble reste sacrément bien fichu et à la hauteur de ses moyens. La partie centrale prenant place dans le 1985 alternatif reste le moment le plus efficace du film, annonçant mine de rien le troisième volet au détour d'un extrait d'un western de Sergio Leone et mettant le personnage de Biff sur le devant de la scène. Génial et comme toujours passionnant !

La maîtrise formelle de Zemeckis trouve son apogée dans la dernière demi-heure, partie dans laquelle toute la complexité du scénario se confirme au gré de séquences recomposées. Véritable mille-feuilles, sommet de construction narrative magnifiée par la superbe composition de Silvestri Back to the future II reste un divertissement à voir impérativement dans la continuité du premier, sombre et riche en rebondissements. Mon préféré de la trilogie.