Le nouveau Pitch Black... enfin, presque.

Le temps passe vite, mine de rien ! Cela fait déjà 9 ans que nous avions laissé Vin Diesel en tant que nouveau leader des Necromongers dans Les Chroniques de Riddick. Une suite à Pitch Black qui, malgré un budget plus conséquent que son prédécesseur et qui le faisait voir, dénaturait le personnage. Antihéros pure souche qui se retrouvait lancé sur le devant de la scène en tant que sauveur d’un peuple. Il semblerait que 2013 réponde (enfin) aux attentes des fans, nous livrant par le biais de ce troisième opus le Riddick de Pitch Black. Est-ce une réussite pour autant ?

Pour rassurer les personnes qui auraient pu craindre l’arrivée d’un nouveau prequel (vu le titre, on aurait pu avoir le droit à « comment Riddick est devenu ce tueur tant recherché que nous connaissons »). Rassurez-vous, Riddick est bel et bien une suite des Chroniques du même nom, mais tentant de faire oublier ces dernières afin de revenir à ce qui faisait le charme du personnage dans Pitch Black. À savoir un tueur antipathique qui chasse et qui « s’allie » quand cela l’arrange. Un Riddick animal, comme nous le suggère cet opus. Où notre antihéros (pleinement de retour), trahi et laissé pour mort sur une planète peu hospitalière, décide de se « reprendre en main » (retrouver son âme de tueur sans scrupule). Jusqu’à attirer des chasseurs de primes juste pour leur piquer un vaisseau et prendre la fuite. Là, on retrouve véritablement notre Riddick : personnage peu reluisant et immoral qui rôde autour de ses « proies » et s’amusent avec eux en les éliminant un par un.

Mais aussi, Riddick (cette fois, je parle du film et non du protagoniste) veut à tout prix se rapprocher de Pitch Black. Pour ce troisième opus, pas de space opera à la Star Wars. Retour aux sources en se replongeant dans le genre horrifique. Si notre antihéros s’adonne à sa partie de chasse, il doit (encore une fois) s’allier à ses adversaires pour affronter tout un tas de créatures avides de chair fraîche. Mais attention, nous avons affaire non pas à une espèce mais à 3 ! Bon d’accord, certaines ne sont là que pour le décor (les « oiseaux nécrophages ») ou pour donner un compagnon à Riddick (le « chien »), contrairement aux « scorpions » qui remplacent ici les bestioles de Pitch Black. Mais cela montre à quel point l’équipe du film a voulu innover en inventant se bestiaire de science-fiction plutôt intéressant. Sans pour autant perdre les bases visuelles de la saga : décors pleinement numériques, filtre lumineux tape-à-l’œil qui possède son charme, violence exagérée, contraste jour/obscurité… Avec en prime des personnages amplement badass. Bref, c’est Pitch Black, mais avec un peu plus de moyens ! Enfin presque…

Car si Riddick se rapproche énormément de son modèle, il ne lui arrive pourtant pas à la cheville. La faute à certains atouts de Pitch Black (le contraste journée/nuit vraiment poussé, les créatures qui ne sont révélées que petit à petit, le travail scénaristique des personnages) qui n’ont pas été repris. Ici, il n’est question que d’un mec qui martyrise d’autres bonhommes (et une femme, seulement présente pour apporter une touche « presque » féminine à l’ensemble). Point de protagoniste écrit comme il se doit, avec ses convictions, ses différentes facettes, ses motivations. Nous avons juste affaire à un jeu de massacre qui fait maladroitement le lien avec Pitch Black (l’un des chasseurs de primes est lié à Riddick, d’une certaine manière, mais je ne révèlerai rien !). Qui se permet par moment de commettre l’erreur des Chroniques de Riddick : de mettre au rang de héros le personnage éponyme par le biais d’une intro qui présente certes le décor et son bestiaire mais dont l’histoire aurait bien pu se passer, et d’un final vraiment cul-cul.

Bref, Riddick ne vaut vraiment que pour sa partie de chasse (quand les chasseurs de primes arrivent, soit 30 minutes après le début du film). Et s’il ne vaut pas Pitch Black par son travail scénaristique qui sortait du lot à l’époque, il peut tout de même se vanter d’être un divertissement des plus plaisants/. En effet, ça bouge suffisamment, la mise en scène (à défaut d’être originale) se montre énergique quand il le faut, c’est parfois drôle (avec un humour de gros bras bienvenu), c’est visuellement réussi… Que demander de plus, franchement ?

Sans nul doute que Riddick avait toute les carte en main pour être un nouveau Pitch Black. Et s’il n’en est rien, le film parvient tout de même à surpasser la majorité des suites hollywoodiennes de ces derniers mois (Die Hard 5, G.I. Joe 2…). Au point que vous risquez d’attendre un 4ème opus du même calibre. Comme quoi, avec les sagas de Riddick et de Fast & Furious, Vin Diesel a le vent en poupe !

Créée

le 21 sept. 2013

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