Dans le silence de l’ouest, un bar. Au sein de celui-ci un homme soul fustigé de tous, un autre sûr de lui, tyran à plein temps, et enfin un shérif qui lutte seul dans un pays sans loi. Une arrestation plus tard, l’introduction silencieuse passée, les thématiques misent en place, le film commence.


L’histoire d’une communauté d’hommes et de femmes en proie au méfait de deux frères, l’un dans l’ombre de l’autre. Le siège d’une petite prison qui transforme peu à peu le récit en « huis-clos ». Un Mr Wayne flegmatique et d’un charisme flamboyant pourtant ébranlé par une femme, Angie Dickinson qui lui tient tête de bien belle manière. Une romance à l’ancienne, tout en subtilité et dont chaque réplique jaillie pour atterrir dans nos oreilles souriantes.


La rédemption d’un homme (Dean Martin) qui se noie, difficile, chaotique, mais dont la main tendue du shérif, poigne de fer prêt à briser ce qu’il reste de lui, se révèlera salvatrice.


Une transgression du genre. Celle d’établir la sagesse en la personne de Ricky Nelson, jeune Colorado, alter-ego du shérif John.


Un infirme, grognon joué par l’excellent Walter Brennan. Assez ronchon pour que l’on soit amadoué.


Attendrissante. Voilà qui résume bien la communauté qui nous est dépeinte. A travers les déboires de chacun, les combats de l’un et les failles de l’autre, Howard Hawks nous plonge au cœur d’une petite ville américaine où chacun a besoin de l’autre, où le regard en dit plus que les mots et où une simple tête sortie des draps nous fait tomber en amour.


Une œuvre semblable au théâtre, d’un rythme juste, trouvant l’écho entre l’intimisme et la tension d’une balle qui fuse.


Rio Bravo c’est l’appel de l’ouest, celui du cœur et de l’esprit. Celui qui fit de la conquête, une réussite humaine, qui permit de regrouper des personnes de différents horizons pour qu’ils s’entraident. Mélange dramatique, complice et jovial, Rio Bravo est certainement l’une des plus belles réussites du genre.


Angie Dickinson : « J’ai cru que vous ne me le diriez jamais. »
John Wayne : « Dire quoi ? »
Angie Dickinson : « Que vous m’aimiez »
John Wayne : « J’ai dit que je vous ferais arrêter. »
Angie Dickinson : « C’est exactement la même chose et vous le savez ! Il n’y a que les mots qui changent. »

Westmat
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le 31 déc. 2015

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Westmat

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