Et si Robin de Locksley, brigand au grand cœur caché dans la forêt de Sherwood, n’était en réalité qu’un individu lâche, vulgaire, mythomane aux ambitions loin d’être vertueuses ?


C’est sur ces bases qu'Anthony Marciano revisite, à sa manière, l’histoire maintes et maintes fois exploitée de l’homme à la capuche (Robin Hood de Ridley Scott et Robin des bois, prince des voleurs de Kevin Reynolds pour ne citer que les principaux), en prenant l’oeuvre originale totalement à contre-pied. Si l’idée de base n’est pas scandaleuse, sa réalisation l’est davantage.


En effet, la mise en application est assez maladroite. Pour appuyer sa vision humoristique de Robin des Bois, le réalisateur alterne comique de situation et comique de répétition en oubliant de doser le tout avec justesse, glissant alors dans la lourdeur et la vulgarité.


Pour preuve, alors que le dessein de ce cher prince des voleurs est ici de cambrioler la caisse des impôts aux fins de racheter, grâce aux fruits du butin, la maison close du coin, celui-ci ne manque pas d’affubler, à plusieurs reprises, le sobriquet de « putes » aux tenancières de ce genre de lieux de débauche à la place d’utiliser l’expression « filles de joie », plus propice temporellement. En ce sens, le réalisateur actualise le langage des personnages pour créer un décalage.


Il fait de même avec l’ambiance sonore qui accompagne cette aventure potache puisque les troubadours de l’époque médiévale ont subi un sacré lifting et ont abandonné harpes et violons pour jouer les DJ. Si de prime abord, l’exercice de style est louable, son excès agace plus qu’il ne fait rire.


Mais celui qui exprime le mieux l’humour éminemment poussif du film est sans nul doute Max Boulbil qui incarne le personnage de Robin des Bois. S’il n’était déjà pas connu pour son rafinement, cette comédie confirme cette tendance. Dans un esprit très « pipi, caca, prout » , il se fait tout à la fois pisser dessus par une multitude de gardes, traité d’excrément par un Petit jean à l’haleine fétide ou encore lécher le doigt par un tenancier de maison close en rûte. Dans son aspect actif, il ne manque pas d’insulter tout le monde, de recaler son pote gay après la répétition d’un gag prévisible ou encore de descendre physiquement sa promise avant de tomber sous son charme.


Plus lourdingue que drôle, l’adaptation française des aventures du justicier britannique est aussi l’occasion de réunir des têtes connues en quête de reconnaissance ... Pas étonnant donc de retrouver les Timsit, Darmon et autres Abittan, Nakache, habitués aux comédies simplettes.


En bref, Robin des bois, la véritable histoire est une comédie française médiocre qui fait plus soupirer que rigoler.

Strykost
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le 31 août 2015

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