On ne répètera jamais assez que Rocky n'est pas qu'un simple film de boxe porté par un Stallone doté d'un poids de muscle étouffant son jeu d'acteur. Rocky, c'est une hymne aux déclassés. Aux moches, aux ratés, à ceux que le rêve américain a laissé tomber. A ces chiens errants, vivant de maigres rentes et s'en contentant, ne demandant pas plus à la vie que le peu qu'elle leur donne. Rocky, c'est le rayon de soleil qui revient un jour par la fenêtre. C'est la force du laissé pour compte, de celui qui n'a rien à perdre, et donc tout à gagner. C'est un chant d'un phénix abimé par la vie, qu'on a insulté, moqué, regardé de haut, et qui renait de ses cendres, plein de force, de bravoure, de vigueur, de beauté, et même d'amour. On n'en attendait pas tant.