D'un espoir timide à une incompréhension généralisée

Bon, déjà, qui a eu l'idée de faire un spin-off sur le sujet aussi réduit qu'inintéressant que la recherche des données de l'Etoile Noire ? Se passant, juste avant le IV, le scénario était prévisible du début à la fin. Toutes les destinées des personnages étaient connues d'avance. On assiste donc un un ersatz d'un Star Wars de la grande époque (parce que oui, le VII n'est pas un ceux qui m'ont fait vibrer) qui fait comme son prédécesseur, c'est-à-dire tenter de nous remettre l'émotion et la nostalgie dans des films qui n'ont rien à voir dans des époques différentes. La première trilogie s'inscrivait clairement dans des effets spéciaux innovants et révolutionnaires, dans une musique à la limite de la jouissance auditive (on y reviendra, d'ailleurs sur celle de cet opus) et dans un univers dont les limites semblent infinis. Seulement voilà, l'heure des effets spéciaux et de l'univers illimité a sonné. Maintenant, que ces deux derniers critères sont acquis, comment Star Wars se définit-il ? Qu'es ce qui fait sa magie ? Les studios répondent par du recyclage odieux du "bon vieux temps" (entre le VII, re-pompage du IV, et ce film dont le scénario a finalement été écrit dès le générique du IV (1977 !!)) et ils estiment s'en tirer à bon compte sans remarquer les dégâts qu'ils font. Ils lient le destin de cette saga à son passé tout en oubliant la seule nécessité : faire sortir ces films (nouvelle trilogie et spin-off) de l'ombre de deux premières trilogies (oh pardon, seulement de la première, puis qu’écoutant les vociférateurs et fans extrémistes (à la limite du fascisme) ces producteurs, toujours mus par la recherche de la qualité artistique, ont mis un voile pudique sur cette trilogie dont on peut débattre de la qualité mais dont l'originalité n'est pas à discuter). A défaut de faire des films extraordinaires, réaliser des films originaux est-il une tâche si ardue ? Je ne le pense pas.


Pour parler du film et rien que de lui, je dirai que c'est loin d'être mauvais. Le film est bien rythmé et la photographie, y est particulièrement belle. Petit bémol sur le début du film qui apporte une première scène intrigante (pas en terme de scénario, je vous rassure tout de suite) au niveau du ton du film et d'une vision plus "crue" et "sombre" que ce à quoi on avait l'habitude. Seulement, cette scène est assez vicieuse car elle nous donne de l'espoir, lentement et silencieusement remisé au placard pendant le reste de la projection. On croit assister à un bon spectacle mais en fait, non. A part, les caméos (notables que par les connaisseurs donc du fan service, encore et toujours, odieux !) et le méchant dont le charisme est loin d'être transcendant mais qui fait le job (bon, si on oublie le fait, qu'il n'est qu'une petite chouinneuse qui ne désire qu'une seule chose : que l'Empereur le félicite et lui donne un sucre). Il est crédible et tout à fait respectable; à peu près, comme le reste du casting d'ailleurs : F.Jones (Erso) ou D. Luna (Andor) sont bons et tiennent les rênes du films sans problème, toute fois gêné par F.Whitaker (Gerrera, tiens un mec de Clone Wars !) qui est juste insupportable voir insultant. Il surjoue mais le scénario a à la moins la pertinence de vite le faire partir. Pour le reste, pas de soucis ou peut-être si, il y aurait peut être deux-trois trucs à dire sur le duo Chirrut Imwe-Baze Malbus (aka l'asiatique doué en art martiaux et l'asiatique Rambo) dont l'utilité est sérieusement mis à mal par leur maxime sur la force qu'ils répètent en boucle (ou majoritairement l'aveugle) qui se paye le luxe d'être aussi insupportable que complètement fumeux et inutile.


On fait une aparté sur Vador, Dark de son prénom. Ah que les bandes-annonces ou les dires de l'équipe laissaient entrevoir un Dark Vador plus sombre, plus impressionnant. Bah,...j'attends toujours les frissons promis, je sais bien que je n'ai pas payé ma place mais tout de même, j'ai l'impression de m'être fait arnaquer. A part, 10 secondes de folie passagère, on retombe dans du classique. Dommage.


Bon, maintenant, on va attaquer le lourd : la musique. Berk ! Voilà, tout se ce qui me vient à l'esprit. ou Shame Shame Shame (pour ceux qui connaissent). Affligeante, bâclée, molle, sans impulsion, elle pousse même le vice jusqu'à reprendre des passages de la BO originale pour nous cracher au visage la seule conclusion possible : plus question de se masturber sur les nouvelles BO, maintenant, on fait du consensuelle, de la musique au rabais indigne mais assument sa médiocrité.


Bref, comme pour le VII avant lui et ne laissant rien présager pour la suite vu la vision choisie, cet opus nous déçoit, détruit vicieusement nos espoirs et nos rêves de gosses. Je pense sincèrement que ce film fait du mal à l'univers sans rien apporter au final (ah si, une Carrie Fisher refaite à l'ordinateur qui est juste immonde, je dirais même indigne). Les rebellions sont basées sur de l'espoir, qu'ils disaient dans le film et bien, je trouve qu'il est grand temps de commencer une révolution contre ces primates et monstres qui sacrifient la qualité et le rêve sur l'autel de la conformité, du recyclage et de l'argent.

BlackHornet
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le 14 déc. 2016

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