Tout d'abord, notons cette petite frustration de n'avoir pas eu droit à l'introduction tant attendue, à savoir la légendaire vollée de texte sur fond de la non moins légendaire partition de John Williams (toujours en vie, mais ô combien regretté !). Bien sûr, cette omission, bien qu'abominable, était tout à fait compréhensible étant donné le statut "hors-série" de Rogue One. Pour compenser, on s'attendrait donc à ce que le premier acte du film soit donc de haut niveau.
Dommage. Passée les quelques premières minutes "Inglourious Basterds" pas trop ratées (merci Mads au passage) et pas trop surprenantes, le film se perd un peu en voulant nous en raconter trop en trop peu de temps. L'abus des sauts de puces dans toute la galaxie vient quelque peu gâcher toute la saveur d'un univers qu'on ne visite qu'en surface. Et pourtant, on nous met l'eau à la bouche, avec des décors très réussis, mais malheureusement trop délaissés au fin-fond de l'arrière plan. Au lieu de ça, on essaie de nous raconter une histoire finalement très classique et convenue, et on oublie ce que Star Wars a de mieux à nous montrer.
Puis on découvre au fur et à mesure nos personnages, tantôt réussis (Forrest), tantôt ratés (le moine chinois bouddhiste qui vire dans le cliché, on aurait pu se l'épargner). À côté, on a un robot rigolo, qui fait certainement plus Chappie qu'il ne fait Star Wars, mais finalement on s'y attache un peu.
Et puis, il y a plein de d'échos à la série d'origine, avec un Peter Cushing en 3D où un Bail Organa qui a bien gonflé depuis. Le retour se Vador sur grand écran fait toujours plaisir, même s'il relève plus du fan service qu'autre chose.
Dans l'exécution, on finit par se lasser de voir se dérouler sous nos yeux une successions de scènes très bateau, par exemple avec des gentils qui prennent leur temps pour mourir dans les bras de leurs copains et des méchants qui n'en finissent pas de taper la discute au lieu d'appuyer sur la putain de gâchette. Mais passons.
Finalement, cet épisode se regarde très bien, c'est du divertissement un peu gaga, qui reste loin au dessus de ce que Hollywood peut produire dans le genre. Le problème, c'est qu'il n'apporte presque rien de vraiment neuf, ni à la saga, ni au cinéma de divertissement en général.
On notera tout de même une réalisation plutôt réussie dans l'ensemble, bien que la narration m'a semblée trop découpée et trop rapide. Évidemment, c'est un peu lisse, mais le travail sur l'image et les décors est plaisant, même si l'univers reste moins fourni que chez celui de JJ Abrams.
Les défauts de Rogue One sont finalement vite pardonnés, comme ses qualités sont vite oubliables, et à ce titre j'ai bien peur qu'il ne s'inscrive dans cette longue liste de films qualifiés, pour le meilleur et pour le pire, de "sympa sans plus".
Mon dernier mot concernera le titre : j'ai l'impression qu'on s'est pas mal foutu de ma gueule. Et ça me donne pas envie de trouver une vraie idée de titre pour cette critique.