J'y allais sans rien en attendre : à part les affiches et la rumeur qu'il s'agissait d'un Star Wars 3.5, je ne savais rien du film avant d'entrer dans la salle.
Eh bien ma foi je me suis pris 2-3 claques !
Attention spoiler.


Après une introduction un peu fastidieuse pendant laquelle j'ai craint que le film ne peine à trouver son rythme, je me suis totalement laissée embarquer.


L'introduction m'a en effet parue un peu longue : enchaînement de scènes assez brèves sans unité de lieu ni de temps, défilement de personnages et de situations que l'on peine à identifier, bref, on a un peu du mal à trouver nos repères. Il est question d'une arme en construction (qu'on devine être l'étoile de la mort), d'une tragédie familiale à base d'ingénieur déserteur, de femme assassinée et de fille abandonnée à son sort, et enfin d'un pilote impérial qui s'est fait la malle avec des infos chelou. Moui. N'ayant rien vu des bandes annonces je peine à identifier quels seront les personnages principaux et me laisse un peu balader par le film. Jusqu'à cette scène où Jyn est amenée à Mon Mothma, scène qui achève de (re)mettre mes neurones en place.
Mon Mothma = Alliance Rebelle, je me situe déjà un peu mieux sur la trame temporelle. Puis les pièces du puzzle des scènes d'intro se mettent en place : L'Alliance Rebelle veut mettre la main sur Galen Erso, ingénieur en chef de l'arme surpuissante en cours de construction, en passant par Saw Guerrera, rebelle isolé ancien poteau de Galen, avec qui ils espèrent entrer en contact grâce à Jyn qui a jadis été sauvée par lui quand son père a été ré-embarqué par l'Empire. Jyn est donc envoyée sur Jedha pour trouver ce guerrier rebelle solitaire, escortée par Cassian et K-2SO.
D'autres personnages sont embarqués en cours de route et le scénario avance de manière assez linéaire (merci pour mes neurones) jusqu'à un retournement de situation relativement attendu qui lance la deuxième et finale intrigue du film : aller voler les plans de l'étoile de la mort pour savoir exactement où frapper pour l'anéantir. Car oui, Galen est resté fidèle aux Rebelles et a dissimulé de grosses faiblesses au cœur de l'arme pour laisser une chance à l'Alliance de la combattre.


Je ne sais pas vous, mais autant je m'attendais bien au retournement de situation "Galen = vrai gentil au cœur brisé qui a fait ce qu'il a pu", autant je ne m'attendais pas à ce que le film aille jusqu'au bout de cette seconde intrigue (c'est p't'être mes neurones qui sont un peu lents). Je pensais qu'il s'arrêterait une fois l'expédition décidée, laissant tout le loisir au spectateur d'imaginer l'opération victorieuse lançant le 4e épisode (ou de refaire un film / moyen-métrage / dessin animé / jeux-vidéo faisant le lien et permettant à Disney de s'en mettre encore un peu plus plein les fouilles). Cette seconde partie de film m'est donc apparue comme une belle cerise sur le gâteau, et ceci explique peut-être pourquoi j'y ai pris tant plaisir !


La première partie était déjà plein de bons éléments. Le film, contrairement à ce qu'on aurait pu attendre de Disney, n'est pas du tout enfantin. Les Rebelles servent une cause noble, mais ils ne sont pas "gentils". C'est annoncé dès le début, quand Cassian assassine son indic', et cet aspect est cultivé tout au long du film, le rapport au "Bien" étant sans cesse questionné.
Les Rebelles ne sont pas non plus unis, chaque groupe ayant sa propre définition de l'équilibrage nécessaire entre violence armée et diplomatie. On le voit bien à travers l'exemple du clan de Saw Guerrera, puis à travers les discussions menées entre les différents représentants de l'Alliance.
Le film évite donc habilement le manichéisme et pose de réelles questions sur les dilemmes que peuvent amener les situations de guerre et de résistance.
Et on sent bien que chaque personnage porte en lui ces dilemmes et essaye de vivre avec eux, ou malgré eux.


La deuxième partie du film est moins fine de ce côté là, privilégiant l'action et les bonnes intentions. Mais la fan-attitude a pris le dessus sur les capacités d'analyse (même si j'ai trouvé qu'il y avait 2-3 rebondissements de trop dans l'histoire des branchements à faire pour la transmission), et je me suis vraiment envolée.
Tout d'abord, l'un des points clé du film : les apparitions de Dark Vador. Extra, tout y est : l'aura glacée et écrasante, la réplique fine, le sabre laser...jouissif !
Ensuite, ce n'est pas que dans la 2e partie mais j'ai eu l'impression que c'était tout de même plus présent : les réminiscences des films précédents. Tarkin, Organa, les références à la Force, les tenues oranges et les vaisseaux des pilotes de l'Alliance, les armes quadripodes de l'Empire qu'on avait vu sur Hoth...c'est bref, c'est du détail, mais ça fait vraiment chaud au cœur : ce n'est pas juste du Star Wars pour du Star Wars, le lien est fait avec les autres épisodes, la cohérence est là.
Idem pour le scénario : ça fait belles lurettes que les non initiés à l'univers étendus se disent que les ingénieurs de l'Étoile de la Mort sont quand même un peu teubés d'avoir laissé un grand boulevard à X-Wings au milieu de l'arme et un point faible qui permet de faire exploser tout le bidule d'un seul coup.
Mon petit cœur en était tout ému. Et il a fini d'être achevé avec l'apparition de Léia...même mal faite en images de synthèse j'en aurais pleuré...(surtout avec la triste actualité la concernant).


Bref, une bien belle surprise de constater que Disney pouvait faire de l'aussi bon Star Wars.
Je disais dans ma critique de "The Force Awaken" que ce nouvel opus sonnait pour moi comme une (re)mise en place de l'univers et que nous ne pourrions vraiment le juger qu'une fois mis en cohérence avec les épisodes suivants : l'ensemble peut-être top comme il peut se révéler très décevant.
Eh bien ce Rogue One me donne bel espoir d'une suite qui sera digne de la saga Star Wars :)


C'est ce que les rébellions apportent, non ? De l'espoir.

Manon_L
8
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le 29 déc. 2016

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Manon_L

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