Le rachat de Lucas Film par Disney aura permis de redonner un gros coup de pied dans la fourmilière. Si une nouvelle trilogie est mise en chantier (avec l’excellent Réveil de la Force, et l’énorme première bande-annonce des Derniers Jedi), la relance de la gamme comics qui passe des mains de Dark Horse à Marvel (Disney oblige), Disney est bien décidé à fructifier un maximum son achat. Personnellement, si cela ne se fait pas au détriment de la qualité, je ne vais sûrement pas me plaindre, bien au contraire. Et de ce côté-là, avec le premier film et les premiers comics, je suis aux anges.
Les films de la nouvelle trilogie ne sortant que tous les deux ans, ils se sont dit, chez Disney, que ce serait dommage d’avoir une année vierge une fois sur deux. L’idée des films spin-off, de films dérivés est née. Trois également, qui sortiront l’année où il n’y aura pas de film de la nouvelle trilogie. Trois films regroupés sous le sigle A Star Wars Story.
Rogue One, le titre du premier est parti d’une simple phrase du bandeau déroulant de l’épisode IV « Des espions rebelles ont réussi à voler les plans secrets de l’arme ultime de l’Empire, l’Etoile de la Mort, une station spatiale blindée avec assez d’énergie pour détruire une planète entière. » Vous savez, ces fameux plans que possède la princesse Leia (Carrie Fisher) au début de l’épisode IV. Et bien ce Rogue One se termine à l’instant T où commence Un Nouvel Espoir !
Jyn Erso (Felicity Jones) a vu sa mère tuée par l’Empire sur la planète Lah’mu et son père contraint de retourner travailler pour eux. Une fois seule sur la planète, elle est sauvée par Saw Gerrera (Forest Whitaker), un ami de la famille et opposant à l’Empire. Il s’occupe dès lors de son éducation, de sa formation.
Quelques années plus tard, Jyn est libérée d’un camp de l’Empire sur Wobani par des membres de l’Alliance, menés par le capitaine Cassian Andor (Diego Luna). Arrivée sur Yavin IV on lui explique que son père, toujours vivant, et principal architecte de l’Etoile de la Mort, a chargé un pilote de cargo au service de l’Empire, Bodhi Rook (Riz Ahmed), de porter un message à Saw Gerrera. Ce dernier n’ayant plus toute sa tête est difficile d’accès, c’est pourquoi Mon Mothma (Genevieve O’Reilly) demande à Jyn d’utiliser son lien avec Saw Gerrera pour découvrir ce que contient ce message.
L’arrivée de Jyn, Cassian Andor et K-2SO (un ancien robot de l’Empire adepte de haute volée du sarcasme) sur Jedha pour trouver Saw Gerrera correspond avec l’envie du Grand Mof Tarkin (Peter Cushing) de mettre Orson Krennic (Ben Mendelsohn), le créateur de l’Etoile de la Mort, de faire un premier essai de cette arme effroyable sur Jedha justement.
Heureusement, avant la destruction, Jyn a eu le temps de voir le message holographique de son père, et apprend que ce dernier, pour se venger, a mis une faille dans l’Etoile de la Mort, un petit point faible capable de la détruire. Persuadée d’être porteuse d’une bonne nouvelle et d’avoir une raison suffisante pour que l’Alliance n’aille sauver son père pour en apprendre plus sur la dite faille, Jyn va vite déchantée en comprenant que ce n’est pas une mission de sauvetage qui est envoyée et les Rebelles ne semblent pas vraiment croire à cette histoire de faille…
Accompagnée de Cassian Andor, de K-2SO, de Chirrut Îmwe (Donnie Yen) (un guerrier aveugle fan de la Force mais qui n’y est pas du tout sensible), de son « garde du corps » Baze Malbus (Jiang Wen) et de quelques soldats Rebelles voulant donner une justification à leurs actes se rendent sur la planète Scarif, là où sont stockés les plans de l’Etoile de la Mort !
Le film est une claque visuelle ! Il suffit de voir l’énorme bataille de Scarif ! Tant dans l’espace que sur la plage ! On a l’habitude maintenant, Star Wars c’est toujours visuellement énorme. Mais voir Peter Cushing, décédé en 1994 en performance capture c’est juste bluffant. Et puis quelle idée de génie d’avoir fait en sorte que l’on ait l’impression qu’il n’y ait pas eu quarante an d’écoulés entre un Nouvel Espoir et Rogue One. Les costumes, les robots, les extraterrestres avec quelqu’un sous le costume.
Le casting est fantastique, et rendent les personnages absolument géniaux. Si je passe rapidement sur K-2SO, je suis absolument fan de ce robot, un sarcasme et un humour jouissifs. Il n’y a aucune fausse note, on s’attache à tous ces personnages, et encore plus en imaginant, assez aisément, que l’issu final pour chacun risque d’être des plus sombres. (On en entend jamais reparler dans les épisodes qui font suite à ce film). Des personnages forts, charismatiques qui partent pour une mission suicide et pour qui on tremble, pour qui on espère une fin plus heureuse même si on n’y croit pas vraiment. Ils représentent à merveille l’espoir, par lequel sera nommé l’objet qu’ils vont chercher.
Avec Rogue One on retrouve l’âme de la première trilogie avec une mise en scène d’exception et un casting inédit et parfait. Un tout petit peu sceptique au départ je dois bien reconnaître que Gareth Edwards réussi son pari et nous offre une nouvelle pierre angulaire, importante et déjà culte à l’édifice Star Wars. Et puis quel plaisir de replonger ainsi dans la première trilogie avec une mise en lumière d’événements connus mais dont on ne savait pas grand-chose au final, hormis ce que l’on nous en dit dans le bandeau de l’Episode IV.
Bref, Rogue One fait déjà parti, en un seul visionnage de mes Star Wars préférés. Le film est un claque visuelle, artistique et scénaristique ! Un excellent casting, pour des personnages que l’on adopte de suite, auxquels on s’attache, pour lesquels on espère un fin bien différente et éloignée de celle que l’on redoute avant même de nous lancer dans cette nouvelle aventure épique et déjà mythique. Une formidable mise en lumière de véritables héros de la Rebellion sans qui, rien n’aurait été possible !