Comme souvent, il faut aimer la violence pour s'attaquer au gros thriller italien. L'histoire de la Banda della Magliana était faite d'avance pour finir en série, format plus digeste que le long-métrage pour une succession de petites scènes servant à motiver les suivantes mais omettent de donner du poids au scénario.
En fait d'écriture, c'est d'ailleurs un travail presque mécanique d'optimisation qui a été fait pour rendre le crime organisé le plus dense possible, histoire de concentrer l'ambiance des Années de plomb en deux heures et demi... de plomb aussi. C'est long quand on sait dès le texte d'introduction que l'on assistera à une lente décimation sur fond de mégalomanie, et que la seule question qu'on a le droit de se poser est : "comment ça va se passer ?"
Le Roman criminel de Placido veut envoyer les vibrations destructrices d'une époque agitée. Mais au-delà de se faire le monument ultrasérieux érigé par les cercles vicieux qui amènent de la petite délinquance au crime organisé, ce n'est pas un film qui implique ; ni dans le désespoir véridique où l'histoire vraie a vu le jour, ni dans ses rapports de force sans surprise. Il est le bloc compact et trop lisse moulé avec compétence autour d'un sujet qui ne sait plus comment inspirer.
→ Quantième Art