Ronal, c'est une histoire de burnes.

Tombé dessus par hasard sur mon site de téléchar... heu, chez un copain, Ronal Le Barbare est un film aussi improbable qu'un mouton qui se rendrait à un méchoui.

Ce qui m'a plu, ce n'est pas la qualité graphique. Certain jeux vidéo récents sont plus jolis. Les personnages sont pas super beaux et les paysages sont vides. On est loin de la qualité Pixar ou Dreamworks.

Ce n'est pas non plus la qualité de l'animation, qui bien que correcte est loin d'être extraordinaire (le combat final est particulièrement mou et insipide). L'animation des cheveux est assez moche. On est plus proche des Sims 3 que de ce que l'on pourrait attendre d'un film d'animation récent.

C'est encore moins l'histoire qui, sans réel rebondissements est plus que classique. Sympatoche sans plus.

Non, ce qui m'a plu, c'est l'ambiance.
Tout d'abord les personnages sont sexués. Fait suffisamment rare pour être souligné. Les mecs ont des grosses baloches qui pendent entre les jambes et les nanas ont des grosses meules qui leurs servent à broyer le crâne de leurs ennemis.
Si on rajoute le fait que les gars sont affublés de strings en cuir et que les méchants sont habillés en cuir à clou façon La Crampe dans Pulp Fiction, on sent bien que ça va vite tourner au grand portnawak.
On a parfois le sentiment que les producteurs ont lâchés les manettes à des gamins de 14 ans en leur disant :
-"Allez les gars, vous avez carte blanche"
Et ben franchement, ça fait du bien !

Les clins d'oeil aux Seigneurs des Anneaux de Jackson ne se comptent pas et j'ai trouvé un bonheur puéril tout particulier à voir les elfes tournés en ridicule à ce point. Mention toute spéciale à la statue qui soutient le Livre De La Sagesse, en position pour une levrette, tout simplement.

C'est lourdingue, balourd, potache, parfois lourd mais ça reste une bouffée d'air frais dans un univers souvent trop aseptisé. La vulgarité n'est jamais loin, mais on ne tombe pas dedans pour autant.

En fait, c'est un mix improbable entre Dragon pour le héros, The Rocky Horror Picture Show pour les tenues et Kaamelott pour les dialogues (en moins cocasse tout de même).

Et les dialogues, parlons en justement. J'y peux rien si j'ai pas grandi, mais y'a des trucs, c'est viscéral, ça me fait marrer :

-"Si j'étais pas épilé, j'aurais plus un poil de sec"
-"Accomplir une quête, c'est plus une question de burne que de muscles"
-"Je te laisserai toucher à mon luth"

Je vous l'accorde, c'est pas spécialement fin.

Sans être le chef d'oeuvre de l'année, sans s'imposer comme un classique du genre ou un vilain petit canard, Ronal le Barbare est un Ovni sympathique comme on aimerait en voir plus.

Ne tenez pas compte de ce ridicule "déconseillé au moins de 12 ans" car même si c'est un peu vulgaire, un peu foutraque, un peu nawak, c'est surtout amusant. Mon gamin l'a vu, il ne virera pas délinquant, je vous le jure. C'est juste un dessin animé, les gamins sont lucides, ils se bidonneront parce que les gros mots, c'est rigolo !