Pareil que Repulsion, j'ai vu ce film à la cinémathèque dans le cadre d'une petite retrospective Polanski. Je trouve d'ailleurs que Rosemary's Baby ressemble un peu à Répulsion.
J'ai trouvé ce film vraiment très fort, surtout grâce à son ambiance malsaine et dérangeante.
Ca commence doucement avec l'introduction des personnages, ce couple qui s'installe dans un appartemment au lourd passé. Techniquement c'est vraiment bien. Une photo sympathique, une réalisation aux petits oignons et une naissance de tension admirable. A la manière d'un Repulsion, nous sommes dans le flou permanent concernant le caractère mental de l'héroïne principale à une différence quand même. Dans Répulsion nous savions que Deneuve était dérangée et nous nous questionnons plutôt sur l'origine du mal-être et ses différentes formes mais ici on se demande si justement le personnage de Mia Farrow est saine d'esprit et victime d'une machination ou si elle est malade mentalement. Ce questionnement est assez dérangeant et même si en visionnant le film on sent que ça devient prévisible à un moment, il y a quand même cette part de suspense liée à l'inexplicable. L'histoire de ce film est quand même incroyable, mystérieuse et passionnante de bout en bout.
Mia Farrow joue à merveille ce rôle de femme fragile et perturbée par ce qui lui arrive. John Cassavetes est également très bon tout comme le reste du casting, le couple de vieux est admirable.
Rosemary's Baby est un exemple de tension et d'application. Il y a tout un tas de questionnements autour de cette grossesse à tous les niveaux, que ce soit avant, pendant ou après. Polanski a vraiment joué avec mes nerfs car chaque piste peut être évanouie pour revenir de plus belle selon l'avancement de l'intrigue. On croit connaître l'issue finale mais on reste dans le doute quand même, au vu des circonstances et des évènements. La scène finale est l'une des plus incroyables que j'ai pu voir au final, ça paraît tellement maléfique, le film fait quand même froid dans le dos. Ca aborde des thèmes propices à créer le malaise. De rares séquences ont subi un petit coup de vieux mais globalement ça n'a pas vraiment pris de ride. L'ambiguité de tous les personnages centraux joue pour beaucoup dans cette sorte de spirale infernale, de descente aux enfers d'une femme qui semble bien frêle face à tout ça. Cette oeuvre teintée de surnaturel m'a vraiment surpris et j'ai adoré, c'est le fruit d'un grand travail de cinéaste. Exaltant!