Il parait qu’avoir un enfant est le début d’une nouvelle et merveilleuse vie...
« Rosemary’s baby » est le genre d’œuvre que l’on découvre avec anxiété, avec dans le ventre la peur de rester insensible à un grand classique.
Il n’y a cependant pas de mourons à se faire.
Les louanges attribuées au film de Polanski sont mérités. Reposant sur des une mise en scène impeccable, des interprétations de qualité, des décors somptueux et une Mia Farrow ravissante, « Rosemary’s baby » charme, non seulement grâce aux points précédents, mais aussi grâce à la finesse de l’intrigue.
« Rosemary’s baby » n’est pas un film d’horreur à proprement parler. Les stratagèmes d’épouvantes usés maintes et maintes fois aujourd’hui sont absents pour mon plus grand soulagement. Pas de screamers débiles, pas de monstres grotesques à l’horizon. C’est une œuvre qui joue sur l’empathie que l’on ressent envers Rosemary, le fait que l’on se sente peu à peu oppressé tout comme elle par le déroulement des évènements.
C’est pourquoi, afin que l’empathie fonctionne, une grande moitié du film se consacre à la présentation des personnages, de la belle Rosemary surtout. On se situe plus dans le drame tranche de vie que dans l’épouvante. Le film commence avec Rosemary et son compagnon Guy qui s’installent dans un petit appartement new-yorkais. C’est une étape dans la vie du couple, qui ne cache pas son envie de concevoir un enfant. Au fil des jours, Guy développe une amitié improbable avec le vieux couple de voisins. Sans que l’on s’en rende compte, les Castevet se rapprochent de plus en plus du couple, quitte à s’immiscer de manière indiscrète dans leur vie et dans la façon dont Rosemary se prépare à l’arrivée d’un enfant. Et justement qu’a-t-il de si spécial ce nouveau-né ?
[Nom de Zeus ! Ce paragraphe va vous spoiler !]
Pour peu que vous ayez réussi à échapper aux spoils ambulants qui traînent partout sur le net, la nature du bébé risque de vous surprendre... et de vous donner des frissons dans le dos ! Le fait qu’il ne soit jamais montré directement, que l’on sache juste sa provenance et que ses yeux sont différents, permet de l’imaginer aussi effrayant qu’on le souhaite. C’est une réussite ! Mon seul regret est que la fin, ouverte, se trouve être frustrante. La réaction finale de Rosemary, son sourire surtout, sème le doute quant à l’avenir commun de la mère et du fils. Le sourire tendre cache-t-il une envie de se débarrasser de lui ou n’est-ce que la preuve visible d’un amour naissant ?
Non Mr. Polanski, vous ne pouvez pas nous laisser avec de telles interrogations !