"T'es pas hype, tu peux pas comprendre."

Ok, je vais m'arrêter 5 minutes de faire défiler les films pour écrire un truc sur Rubber, parce qu'il faut que je donne mon avis là-dessus.
Déjà, en rentrant dans la salle de cinéma, les trois quarts des gens sont dans la tranche 18-25, des hipsters pour la plupart. J'arrive à capter quelques mots d'une conversation en allant à ma place : "Non mais c'est Mr Oizo tu vois, ça doit être trop cool". Mouais. Après avoir vu Steak, je me suis sérieusement posée la question de pourquoi ce qui est à la base un musicien s'est mis à la production. Rubber a confirmé mes pires craintes, que Quentin Dupieux n'a mais alors vraiment rien à faire dans le cinéma.
On peut cependant reconnaître que c'est joli. Le grain du film, le décor, les longues prises de vues, je lui reconnais ça, c'est visuellement agréable. Mais le scénario (ou plutôt l'absence totale de scénario, comme si le réalisateur avait gribouillé un truc sur un post-it et avait brodé autour de ça, "un pneu qui tue des gens, lol"), bon dieu. J'ai l'impression de regarder un performeur contemporain pisser dans un bocal et se le verser sur la tête en hurlant que sa mère ne l'a jamais aimé. C'est sans aucun intérêt, plat, prétentieux, et vous m'excuserez du terme, de la branlette intellectuelle pure et simple. Le spectateur un peu pompeux ayant honte de n'avoir rien compris, va essayer de chercher un sens caché qui n'existe pas pour se la péter en vernissage. Alors qu'il n'y a aucun sens, "no reason", comme Quentin Dupieux se plaît à dire dans son film. J'étais au courant qu'il aimait se faire détester et faisait des choses dans ce sens(cf. une interview qu'il a donnée à Vice), mais claquer autant de thunes dans un déchet pareil me fout vraiment les boules. J'ai même honte d'avoir acheté mon entrée.

En résumé, si vous ne l'avez pas vu, n'allez pas le voir. Vous n'allez pas perdre grand chose.