Rébellion, liberté, et testostérone : voici les bad boys de Coppola

Grande figure du cinéma américain, on oublie bien souvent que Francis Ford Coppola n’est pas que le réalisateur des grands classiques que sont Apocalypse Now, Conversation Secrète ou encore sa Trilogie du Parrain. Bien au contraire, il a aussi à son actif beaucoup de films plus modestes au niveau du succès mais pas pour autant de basse qualité. Curieusement, je préfère ce Coppola que celui du Parrain. Les grands classiques du réalisateur ne sont clairement pas ceux qui m’ont le plus marqué. En ce qui concerne Rusty James, j’ai un peu de mal à me situer. Partagé entre une image et une photographie très classes et une histoire qui ne m’a pas assez accroché pour emporter mon adhésion totale, je ne saurais dire que j‘ai été vraiment convaincu mais cela a tout même été une bonne séance. Le film ne manque pourtant pas de qualités, c’est le moins que l’on puisse dire. Entre son superbe travail sur le noir et blanc, ses plans intenses, d’une profondeur absolue et résolument superbes dont certains ne sont pas sans me rappeler ceux d’un Mala Noche ou d’un Stranger Than Paradise, son casting de fou (Matt Dillon, Mickey Rourke, Nicolas Cage, Dennis Hopper pour ne citer qu’eux) et ses personnages atypiques, Rusty James avait de quoi séduire. J’aime beaucoup le début du film d’ailleurs, la scène de bagarre est à la fois jouissive et originale. Ce n’est pas un film d’adolescents comme les autres, c’est certain mais la fratrie Dillon-Rourke ne m’a pas tellement touché. Et pourtant, j’aime aussi la fin avec ces poissons colorés qui nagent entre les eaux, entre le noir et le blanc, entre l‘image et l‘écran. Au final, ce sont des petits riens, des moments d’égarement ici et là qui font que malgré son évidente beauté plastique, Rusty James ne dépasse jamais pleinement l’exercice de style pour moi. Rusty James, ce personnage fort, charismatique mais trop bagarreur, trop urbain peut-être ? Je ne sais pas, c’est une impression difficile à décrire et un film que j’aurais voulu aimer davantage pour son audace. C’est juste que le ton ne me parle pas plus que cela. Il reste tout de même un bon film et l’un de mes favoris de Francis Ford Coppola, derrière Coup de Cœur, autre bijou méconnu du réalisateur américain mais bien devant les Parrain ou Conversation secrète.
Vino
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le 2 mai 2014

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